Après avoir présenté ses excuses au peuple malien pour l’incapacité de son département à résoudre l’épineuse question de l’électricité au Mali, le ministre Lamine Seydou TRAORE a jeté finalement l’éponge le vendredi 2 juin. Dans sa lettre de démission, il évoque des dysfonctionnements, sans plus de précision, qui ont impacté sur l’atteinte des résultats. Le ministre de l’Économie et des finances assure l’intérim en attendant la désignation de son remplaçant.

Le ministre Lamine Seydou TRAORE, très critiqué à cause des délestages d’électricité à Bamako et à l’intérieur du pays, a finalement démissionné après deux ans de fonction.
Dans sa lettre de démission adressée au Premier ministre et au Président de la Transition, M. TRAORE rappelle avoir travaillé pour l’émergence des secteurs des mines, de l’énergie et de l’eau tout en citant quelques réalisations pour défendre le bilan très négatif qu’on lui prête.
En guise d’exemple, il a souligné que dans le secteur des mines, il avait contribué à renforcer le contrôle de l’État, mettre en place une unité d’affinage certifiée LBMA, lutter contre le dragage et l’exploitation illégale, organiser la filière de l’orpaillage artisanal, valoriser les contenus locaux, relancer la recherche pétrolière et affirmer la souveraineté de l’État sur nos ressources par la création d’une société d’État de recherche et d’exploitation des ressources minérales.
Il soutient avoir, dans le domaine de l’énergie, permis de redresser la situation financière de la société Énergie du Mali (EDM SA) par la mise en œuvre d’une politique de maîtrise des coûts et de revenue assurance ; mis en place un plan de développement essentiellement axé sur des investissements structurants (en solaire, éolien et hydroélectricité) visant à transformer le mix énergétique de EDM SA.
Par ailleurs, le ministre démissionnaire a regretté que dans la réalisation de ces différents chantiers il eût été confronté à des difficultés administratives, révélateurs de dysfonctionnements institutionnels qui amenuisent considérablement sa capacité à relever les défis et/ou opérer les changements attendus par le peuple malien.
« Mes différents entretiens et demandes d’arbitrage auprès de son Excellence le Président de la Transition, Chef de l’État n’ont malheureusement pas suffi à faire aboutir ma proposition de réorganisation de la société EDM et de déblocage des projets majeurs miniers et énergétiques recalés auprès de la Présidence; lesquels projets portent sur le renforcement du contrôle de l’État sur le secteur minier, la relance de la recherche pétrolière et gazière, la transformation du mix énergétique d’EDM SA se matérialisant par la substitution des énergies renouvelables au thermique», dénonce le ministre démissionnaire, restant convaincu que le salut pour le peuple malien en matière d’inclusion énergétique et minière viendrait de la mise en œuvre de ces initiatives.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin