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Dans le nord du Mali, un projet de la BAD redonne espoir à travers la réinsertion économique et sociale

C’est dans le sillage de l’Accord de paix signé en 2015 à Alger entre l’État malien et les groupes armés que s’est mis en place le Projet d’appui à la réinsertion économique et sociale des populations du nord du Mali (PARESP-NM).

 

Couvrant dans le nord du pays, les régions de Kidal, Tombouctou, Gao, Ménaka et Taoudéni et au centre, celles de Mopti et Ségou, le PARESP-NM est financé à près de 8,5 milliards de FCFA, par un don de la Banque africaine de développement, le reste, quelque 400 millions de FCFA étant la contrepartie de l’État malien.

Très vite, dans ce contexte d’urgence où il fallait agir en faveur de 635 000 personnes vulnérables (femmes, jeunes, réfugiés retournés, déplacés internes,) le projet choisit une approche novatrice. Les bénéficiaires sont au début et à la fin du processus de décision. L’administration malienne et le bailleur de fonds n’intervenant qu’en appui à ce qu’ils auront décidé. Dans un cas, le choix est porté sur la construction de 25 étangs piscicoles ; alors que Habiba, Maïga, Ould Baba, Doucouré, Ahmed, Malika optent pour l’aménagement de 152 hectares de plaines de bas-fonds.

Ailleurs, les bénéficiaires choisissent l’aménagement de dix champs de dattes. Tandis que d’autres optent pour la mise en place d’unités de production laitière ainsi que la construction de sept marchés, après avoir choisi l’emplacement de 54 points d’accès à l’eau potable et les sites des latrines aménagées.

Les bénéficiaires prennent ensuite le contrôle total des infrastructures communautaires à travers des Comités de gestion auxquels le projet apporte une assistance technique en formation. Des ONG locales aux leaders communautaires en passant par la société civile, les élus locaux et les jeunes, l’ensemble des composantes de la société malienne se trouve ainsi associé à la gestion des infrastructures du projet. Une attention particulière est portée à la dimension genre avec l’implication des femmes à hauteur de 30% dans les décisions régionales et locales. Sur 344 membres des Comités de gestion (CG) d’ouvrages communautaires formés par le projet, au moins 103 sont des femmes.

Enfants maliens connectés au monde

Outre cette gestion démocratique et participative, le PARESP-NM a apporté un appui au développement local en permettant l’augmentation de 50% du montant des taxes et impôts perçus par les collectivités locales. Cette augmentation de ressources propres est un enjeu crucial pour les communes des deux régions du Mali confrontées à de nombreuses urgences post-conflit.

Grâce à cette approche qui met au cœur de son intervention les bénéficiaires, le projet a obtenu des résultats tangibles qui confortent la résilience des populations face aux vulnérabilités.

Le PARESP-NM a amélioré la qualité de vie des populations, une des cinq priorités opérationnelles de la Banque dites « High 5 », à travers la réalisation d’infrastructures sociales de base, le renforcement du développement local et de la démocratie à la base. Le PARSEP a permis à Salimata, Ali, Malika, Zeindane, Camara, Aminata, Baba, Boubèye, Ben Omar, Farida, des jeunes écoliers des régions du nord et du centre du Mali, d’avoir une ouverture sur le monde à travers la fourniture de 194 kits solaires qui rendent ainsi possible l’accès aux nouvelles technologies de la communication et de l’information.

L’une des plus grandes réussites du PARESP-NM, a été de mettre les bénéficiaires au cœur de son intervention. Grâce à cette démarche, les activités du projet n’ont jamais été interrompues, en dépit de la dégradation de l’environnement sécuritaire dans le nord et le centre du Mali.

Si l’insécurité est souvent la cause de l’arrêt automatique des activités des projets, ici les interventions du PARESP-NM ont continué, les locaux étant à la fois bénéficiaires et décideurs dans le projet. Cela a constitué une grande différence.

La Banque africaine de développement a construit un savoir-faire reconnu dans la stabilisation des crises, la relance économique et la réinsertion socio-économique, notamment au Sahel, dans le Bassin du Lac Tchad et la Corne de l’Afrique.

Source : Agence Ecofin
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