A la tête de la société de chemin de fer Dakar – Bamako Ferroviaire (DBF) depuis deux mois, Kibily Touré, le nouvel Administrateur général vient de boucler une visite de travail à Bamako. A l’issue de cette visite, le Sénégalais aussi bien à l’aise en français qu’en bambara a animé une conférence de presse, ce vendredi soir, au siège de la société à Bamako.
– A 96 ans d’existence, la ligne de chemin de fer Dakar Bamako traverse de grandes difficultés. Les machines sont à l’arrêt depuis plus de six mois. A Bamako, les cheminots sont à leur 24e jour de grève de la faim. Ils réclament à l’Etat du Mali, 9 mois de salaires impayés. Une revendication légitime, selon l’Administrateur général de DBF.«On ne peut pas ne pas être solidaire de leur situation», indique Kibily Touré. «C’est la même situation des deux côtés de la frontière. Ma hantise, c’est que les activités reprennent », insiste le nouvel administrateur général.
Accompagné de ses plus proches collaborateurs, Kibily Touré a rencontré les autorités, des partenaires sociaux (camionneurs et autres chargeurs…) les responsables des trois syndicats. A chacun, il a proposé son plan de relance de la société Dakar – Bamako Ferroviaire. Pour mener à bien sa mission, l’ancien Conseiller spécial du secrétaire d’État français à l’Europe et aux Affaires étrangères a une vision. L’urgence, indique-t-il, il faut faire en sorte que 9 mois d’arriérés de salaire ne deviennent pas 10 mois ou 11 mois. « Il faut reprendre le trafic», presse le technocrate.
Pour reprendre les activités, explique l’administrateur, le plan à 500 milliards pour renouveler aussi bien les machines que les voies doit attendre, il faut un plan d’urgence à 8 milliards FCFA. Ce plan va réparer les parties de la ligne détruites et,au lieu d’acheter les nouvelles machines, Kibily Touré propose d’en louer. A un moment, préconise l’administrateur, il faut sortir de l’état de subvention pour une autonomie financière. Car, on le sait, l’arrêt des subventions a mené le problème de salaires impayés.
«Même si on apporte toutes les machines sans les ressources humaines de qualité, il ne peut avoir de résultats », a affirmé Mahamane Tienta, secrétaire général du syndicat des travailleurs du rail. Nous l’avons interrogé en marge de la conférence de presse. Pour le syndicaliste, la priorité c’est de payer les 9 moins d’arriérés de salaire dont le montant global s’élève à 1,6 milliards FCFA. «Au lieu de relancer le trafic, il faut d’abord payer les cheminots qui meurent de faim », conclut Mahamane Tienta.
Mamadou TOGOLA/Maliweb