Confronté aux attaques meurtrières de groupes djihadistes, le Burkina Faso remanie la tête de ses forces armées. Le chef d’état-major Oumarou Sadou a été limogé et remplacé par le colonel Moïse Minoungou, élevé par la même occasion au grade de général de brigade.
Le chef d’état-major général des armées du Burkina Faso, Oumarou Sadou, a été limogé le 10 janvier 2019, alors que les forces de sécurité peinent à enrayer les attaques djihadistes qui continuent de frapper régulièrement le pays.
Le président Kaboré change son fusil d’épaule
Pour reprendre l’expression du site Le faso.net, le président Roch Kaboré qui est également “le chef suprême des armées, a décidé de changer de cap, sinon son fusil d’épaule”.
En remplacement d’Oumarou Sadou, qui aura tenu un an et six jours à la tête de l’institution militaire, il a nommé par décret lu à la télévision publique, le colonel-major Moïse Minoungou, précédemment commandant du groupement central des armées. “Le colonel-major Moïse Minoungou est nommé chef d’état-major général des armées”, a déclaré le ministre de la Communication Remis Fulgance Dandjinou.
Un second décret a élevé cet officier supérieur de 59 ans, spécialiste en artillerie, “au grade de général de brigade”, a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Né le 27 février 1960 à Ouagadougou où il a débuté sa formation, Moïse Minoungou a poursuivi son cursus universitaire à l’académie royale de Meknès au Maroc, puis à l’école d’artillerie de Draguignan en France. Il a participé à plusieurs manœuvres militaires régionales et internationales au Mali, au Burkina Faso, au Togo et au Bénin. Il était passé chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, avant d’être nommé en mai 2017 commandant du groupement central des armées.
Dégradation de la situation sécuritaire
Ce remaniement intervient au moment où la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Le Burkina Faso est en effet confronté depuis trois ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières. D’abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin. Attribuées aux groupes djihadistes Ansaroul Islam et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à d’autres groupuscules, elles ont fait plus de 255 morts depuis 2015.
Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises, avec un bilan total de 60 morts. La dernière, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville. Selon Lefaso.net l’attaque de ces derniers temps qui a le plus marqué les esprits est celle de Toéni, dans la province du Sourou, au cours de laquelle dix gendarmes ont été tués.
Depuis le 1er janvier 2019, l’état d’urgence a été décrété dans 14 provinces (sur 45), reparties sur six régions ayant enregistrées des actes terroristes.
Source: francetvinfo