Cette conférence de presse du CSDM fait suite au Sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) par visioconférence, le 27 juillet 2020 sur la situation au Mali. Au terme de ce Sommet Extraordinaire, la CEDEAO a exigé des mesures pour résorber la crise sociopolitique qui sévit au Mali depuis quelques mois. Parmi ces mesures, figurent : la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le Président du Parlement (Moussa Timbiné); une recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle, conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali ; la mise en place rapide d’un Gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition, notamment le M5-RFP et de la Société civile ; la mise en place rapide d’une commission d’enquête pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès et des blessés les 10, 11 et 12 juillet 2020 ainsi que les destructions des biens publics et privés. L’objectif de la conférence de presse du CSDM était non seulement de se prononcer sur les conclusions de ce sommet mais aussi d’évaluer la situation qui prévaut au Mali et de faire des propositions de sortie de crise. Le CSDM, par la voix de son président, estime qu’il y a eu des arrangements institutionnels de la part de la CEDEAO. « Nous nous sommes toujours investis dans la résolution de la crise interne au Mali, nous ne voulons pas un tripatouillage constitutionnel, ni des arrangements institutionnels. Il y a eu des arrangements institutionnels par la CEDEAO », a-t-il dit avant de rappeler que les députés dont l’élection est contestée refusent de démissionner. Donc, pour lui, la meilleure solution est de dissoudre l’Assemblée Nationale. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier, Chérif Mohamed Haïdara a fait savoir que la solution à la crise sociopolitique au Mali est entre les mains du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). « Nous ne sommes pas pour le départ du Président Ibrahim Boubacar Keïta parce que c’est la première institution du Mali. La solution aux problèmes du Mali n’est pas ailleurs mais elle est entre les mains de Ibrahim Boubacar Keïta, Président démocratiquement élu de tous les Maliens. Le problème est interne et politique donc la solution ne peut pas être externe. On a une constitution que tout le monde doit respecter. C’est le président seul aujourd’hui qui peut ramener toutes les filles et fils du Mali autour de la table en posant un acte fort. Cet acte fort doit être précédé d’un gouvernement d’union nationale. Donc nous la diaspora, nous demandons au Président de la République d’utiliser ses prérogatives de la constitution en son article 50 de dissoudre l’Assemblée nationale et réorganiser d’autres élections. Une fois que cela est fait, le M5-RFP pourrait revoir, peut-être, sa position. Et nous, nous ne nous voyons pas participer à un gouvernement qui n’est pas celui d’union nationale », a dit le président du CSDM, Chérif Mohamed Haïdara. Selon lui, en dissolvant l’Assemblée nationale du Mali, le président IBK aurait sauvé l’honneur et la dignité du Mali, il aurait sauvé la CEDEAO, il aurait sauvé la communauté internationale, il aurait permis aux Maliens de se retrouver et de se parler. S’adressant au président de la République, le conférencier dit ceci pour finir : « Monsieur le président de la République, le Mali et le Maliens ont besoin de vous. Le Mali et les Maliens attendent une décision forte de vous. Monsieur le Président, la diaspora malienne vous demande de dissoudre rapidement l’Assemblée Nationale pour nous permettre d’avancer vers une résolution à cette crise».
Aguibou Sogodogo