La recrudescence de l’insécurité qui se propage au centre du pays inquiète tout le peuple malien. Cet état de fait impacte largement tous les secteurs d’activités du pays en général et ceux de la région de Mopti en particulier. Dans leur devoir de porte-voix de la population malienne, les élus nationaux ont interpellé le gouvernement sur cette situation qui n’a que trop duré. C’était le lundi, 07 janvier 2018.
Face à la spirale de la violence dans notre pays, l’inquiétude a gagné tous les esprits et les députés ont voulu par cette interpellation avoir des explications sérieuses sur les pourquoi du maintien de cette situation qui devient de plus en plus costaud et les comment pour venir à bout de cette insécurité qui prend peu à peu une tournure d’épuration ethnique et communautaire.
Rappelons que cette insécurité a couté la vie à plus de 500 personnes et a fait des dizaines de milliers de déplacés pendant l’année 2018 selon le rapport des OMDH. Au départ, l’insécurité qui n’était qu’à la partie septentrionale du pays s’est fondue comme du beurre et a embrasé toute la région centre du Mali.
La question était de savoir pourquoi une telle flambée de l’insécurité qui freine réellement le développement lié déjà à la libre circulation des personnes et de leur biens. Le hic est que ces attaques perdurent et se perpétuent malgré les tapages médiatiques faits pour vanter les soi-disant colossaux efforts fournis par les hautes autorités pour acquérir des engins de combat à hauteur de riposter et de prévenir les différentes attaques dont les populations civiles peuvent être victimes.
Exaspérés par la montée des violences qui prennent désormais une allure ethnique et communautaire, les élus ont demandé des comptes au gouvernement qui fait du pilotage à vue des actions menées sur le terrain. Comprenons que les inquiétudes des élus sont celles de toute la nation à voir le gouvernement faire des fuites en avant.
La persistance des attaques terroristes et des tensions ethniques au centre du pays doit avoir une solution conséquente au desiderata des démons de la haine et de la division, soupçonnés être soutenus par certains responsables politiques pour satisfaire leur égocentriste ambition qui frôle déjà l’arrogance intellectuelle.
Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, tous les députés conviennent de la gravité de la situation sécuritaire au Centre et de la nécessité d’apporter urgemment les réponses appropriées pour venir à bout de cette perplexité qui porte un vif coup au vivre ensemble et à la cohésion sociale qui ont toujours caractérisé le Mali en entier même si des poches de tensions ont toujours existé entre les hommes depuis que le monde est monde.
Les parlementaires ont mis le dos du gouvernement au mur quant aux actions et stratégies avancées pour écourter la souffrance des populations qui vivent sur le terrain. Même si certains, notamment du groupe RPM (Rassemblement pour le Mali), ont essayé de vanter les efforts consentis par les hautes autorités qui s’avèrent encore insuffisants face au cycle infernal de violences intercommunautaires, ils ont quand même souhaité savoir davantage sur les fondements de cette situation d’insécurité et aussi les éventuelles solutions à y apporter.
D’autres élus n’ont pas passé par le dos de la cuillère pour mettre le gouvernement devant ses responsabilités. Ainsi, ils ont clairement affiché leur incompréhension face au fait que les milices (Dogon et Peulh) détiennent toujours des armes de guerre, et l’absence des forces de défense et de sécurité dans des localités où les assassinats ciblés, les enlèvements et autre cas de banditisme rythment au quotidien des populations.
« L’insécurité est partout » ont scandé les élus de l’opposition qui ont passé à la tribune. Certains sont même allés à appeler cela une « épuration ethnique ». Dans le souci que les lanternes soient éclairées, l’anthropologue, élu à Kadiolo sous la bannière du Parena, Bréhima Béridogo a bombardé le PM avec une pile de questions.
Une kyrielle d’inquiétudes comme : « Quels sont les solutions et moyens proposés par le gouvernement pour venir à bout de cette insécurité ? Que faites-vous pour dissoudre les milices dont les populations civiles se plaignent ? N’est-ce pas l’expression de l’échec des politiques mises en œuvre ? » a été posée par lui.
A ces questions, Soumeylou Boubèye Maïga a invité les uns et les autres à ne pas céder à la tentation pour ne pas se diviser sur cette question. « La première chose, c’est que nous allons continuer de renforcer notre présence militaire et sécuritaire. Nous allons insister pour pouvoir protéger les populations, leurs activités et le territoire. Nous allons renforcer la présence administrative de l’Etat, renforcer la présence de l’administration et de la justice aussi » a-t-il tenté de rassurer.
En tout cas, la vie devient infernale au centre du Mali et il faut un sursaut collectif pour dénicher et mettre les ennemis de la paix et partant du pays hors d’état de nuire à la cohésion et le vivre ensemble qui ont valu au règlement de tous les conflits qui notre nation a connu.
Sinaly M DAOU
Source: Ciwara Info