Les enseignants débutent, ce matin, une autre phase de leur combat. C’est la désobéissance civile à travers la fermeture de toutes les écoles qui est annoncée ce lundi matin.
Les négociations entre le gouvernement et les enseignants en cours depuis quelques jours ont échoué. Ainsi le préavis de grève de 288h, soit 12 jours sans travail qui avait été déposé par les syndicalistes sur la table du gouvernement commencent, ce lundi 9 août, sur toute l’étendue du territoire nationale. « Les syndicats de l’éducation bien que ouverts au dialogue, se réservent le droit d’observer une grève de 12 jours, soit 288 h allant du lundi 9 août 2021 au jeudi 12 août, du lundi 16 août au mercredi 18, et du lundi 23 au vendredi 27 août 2021 inclus », indique-t-on dans le communiqué du 23 juillet dernier. Les syndicalistes précisent avoir toujours conditionné l’entame de la présente grève à la prise en compte de leur seule et unique doléance : l’application de l’article 39.De cette date à nos jours, des négociations menées entre les deux camps par les membres de la commission de réconciliation se sont soldées par un fiasco. « Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont engagé, ce 8 août 2021, des discussions avec le gouvernement, dans la salle de réunion de la direction nationale de l’Enseignement secondaire général. Durant cinq heures de négociations, les lignes n’ont pas bougé, car le gouvernement ne s’inscrit pas dans la dynamique de l’application de l’article 39 », lit-on dans leur communiqué publié le 8 août.
Désormais en bras de fer contre le gouvernement, les syndicalistes invitent leurs militants à la mobilisation générale. Cela, disent-ils, pour le respect « strict » des mesures en cours, et l’observation du mot d’ordre de la présente grève. Après des meetings de protestation, des boycotts d’examens et des rétentions de notes des élèves, les syndicalistes ont, pour la préservation de l’acquis syndical, également décidé d’aller plus loin. Dans une lettre divulguée le 7 août, ils appellent les soldats de craie à la fermeture des écoles publiques maliennes jusqu’à nouvel ordre. Face aux circonstances qui entravent les droits et les libertés des syndicats de l’éducation dans le cadre de la désobéissance civile conformément à l’article 121 de la constitution, annoncent les prestataires, « nous, syndicats de l’éducation signataires demandons la mobilisation générale de tous les enseignants pour la fermeture de toutes les structures de l’éducation jusqu’à nouvel ordre, à compter de ce lundi, sur toute l’étendue du territoire national ».A leurs militants, les syndicats ont même expliqué comment cette lettre relative à la fermeture des écoles doit être exécutée. « Cette action (fermeture) se traduit par : le déplacement en masse des enseignants vers les structures avec la lettre en demandant au chef de structure de fermer, la non provocation des forces de l’ordre, le suivi au quotidien des structures fermées ».Ces syndicalistes qui ne sont pas à leur première expérience en matière de protestation pour l’application de l’article 39 envisagent ainsi d’ouvrir le deuxième épisode du combat avec précision.
Mamadou Diarra