Suite à la détérioration de la situation sécuritaire au nord, notamment à Kidal, la plateforme des cadres et leaders Kel Tamasheq pour l’unité nationale du Mali à organisé hier Dimanche à la maison de la presse, une conférence de presse pour présenter ses propositions de solutions dans le processus de normalisation du système démocratique.
La conférence a été animée président de l’association, Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre du Mali. Il avait à ses cotés des membres du bureau dont le député de Ménaka Bodjan Ag Amatou qui assure la modération des débats.
Les propositions formulées par la plateforme Kel Tamasheq s’articulent autour de trois axes principaux que sont : le rétablissement immédiat de la sécurité sur l’ensemble du territoire national et plus spécifiquement dans les régions du nord, la matérialisation des reformes institutionnelles profondes et la mise en place d’un plan de communication pour contrecarrer les démons de la division.
Dans son exposé, le conférencier Ahmed Mohamed Ag Hamani a brossé de long en large le contenu des différentes propositions principales. Avant d’évoquera le volet sécuritaire, l’ancien premier ministre a tenu à préciser que la plate forme Kel Tamasheq (association apolitique) créée le 13 avril 2013 à Bamako, est déterminée à soutenir le gouvernement de Moussa Mara dans l’accomplissement de sa mission d’intérêt général. Abordant la question de la sécurité Ahmed Mohamed Ag Hamani, a fait savoir que les récents évènements douloureux survenus à Kidal ont démontré que les villes libérées ne sont en réalité pas sécurisées, ni pacifiées. Selon lui, le rétablissement immédiat de la sécurité passe par le désarmement et le démantèlement de toutes les milices et la neutralisation de tous les groupes armés.
Pour lui, cela nécessite l’implication sans faille des forces de la MINUSMA et de Serval. Il a ajouté que ce processus exige le renforcement du contrôle des frontières sous l’égide des partenaires en collaboration avec l’armée régulière du Mali. Il a poursuivi en disant « le Mali seul ne peut pas se sécuriser. Il est urgent que notre pays procède à la signature d’un accord de défense avec la France. C’est la priorité des priorités ».
Le conférencier d’ajouter à cet effet que le conflit du nord est un conflit national qui dépasse les seules capacités des autorités nationales. Selon lui, face aux défis de l’heure, le Mali doit à tout prix chercher un « para-pluie » pour donner le temps de former son armée, l’équiper et le rendre performante. Il a également souligné que le retour de l’administration et des populations dépend de la présence d’un climat de quiétude dans ces zones.
Le conférencier a entretenu l’assistance sur la nécessité de la mise en œuvre des reformes institutionnelles profondes et solides pour la réalisation des grands chantiers du développement. Sur ce point, cette démarche doit faire l’objet de la tenue d’Etats généraux pour aboutir à une feuille de route permettant à chacun de jouer son rôle. L’ancien PM a également fait remarquer qu’aucun pays ne peut progresser sans une bonne communication. C’est pourquoi, il a martelé que le contexte actuel du Mali nécessite la mise en place d’un véritable plan de communication capable de contrecarrer les démons de la division.
Pou lui, la presse malienne a un rôle capital à jouer dans le processus de sortie de crise car dit –il, elle (la presse) permet non seulement d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, mais aussi de conseiller les autorités sur les éventuelles décisions à prendre.
En répondant à une préoccupation de nos confrères, sur le processus de négociation, Ahmed Mohamed Ag Hamani dira que les protagonistes doivent être francs dans les débats.
En ce qui concerne la question de sur l’identification des groupes armés, le conférencier a noté que cela est du devoir de la MUNISMA.
Jean Goïta