Arrêtés le 10 juillet à Bamako à leur descente d’avion à l’aéroport international Modibo Kéïta de Bamako et déclarés « mercenaires » par les autorités maliennes de la transition, les 49 « soldats ivoiriens » ont été inculpés puis placés sous mandat de dépôt le 15 août dernier par la justice malienne. Cette situation, qui crée une certaine tension diplomatique entre ces deux pays voisins bénéficie de nombreuses médiations visant à obtenir la libération de ces prisonniers ivoiriens au Mali.
Le voisinage immédiat
En plus du Togo, plusieurs pays et personnalités se sont impliqués pour une résolution définitive de cette crise entre les deux pays. Au cours d’une visite au Mali, le 15 août dernier, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef de l’État sénégalais Macky Sall, a évoqué la situation de ces prisonniers ivoiriens avec le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta.
Le président du Haut conseil islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara, et l’archevêque de Bamako, le cardinal Jean Zerbo, ainsi que des religieux venus de la Côte d’Ivoire sont également intervenus en vue d’un règlement à l’amiable de cette situation. Certaines sources indiquent aussi l’intervention de l’influent chef religieux de Nioro, Chérif Bouyé Haïdara.
Les médiations dans la question de ses « militaires ivoiriens » écroués au Mali se multiplient. Le 7 septembre 2022, une délégation guinéenne, conduite par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’Étranger, Morissanda Kouyaté, a également invité à l’apaisement de la tension entre les deux pays. « Avant la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations Unies, il y a ce qu’on appelle le voisinage immédiat. La Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Sénégal sont des pays à voisinage immédiat », a expliqué Morissanda Kouyaté.
« Solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique »
La Guinée est suivie par la République fédérale de Nigéria, le 9 septembre. À travers son ministre des Affaires étrangères, SE Geoffrey Onyeama, le président Muhammadu Buhari a souhaité jouer sa partition dans la libération du reste de ces « soldats ivoiriens » dans le but de faire régner plus de paix entre les deux pays. Les efforts déjà consentis, notamment avec la libération de trois des 49 « soldats », sont salués par la partie nigériane qui estime qu’il est temps de trouver une solution définitive à cette crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
Le président malien de la transition a précisé à cette occasion qu’il était « judicieux de trouver une solution durable à la question des “soldats ivoiriens”. », selon la présidence malienne. Le colonel Assimi Goïta a fait comprendre qu’au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses « soldats », continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice, indique également la présidence malienne. Des personnalités qui « bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali », précise la même source.
Le président Goïta invite à une « solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali ».
Chiencoro Diarra