Les tensions diplomatiques entre les USA et le Venezuela se durcissent. Le président américain a pris de nouvelles sanctions contre des fonctionnaires vénézuéliens le 9 mars dernier, provoquant la colère de Caracas. Le chargé d’affaires de l’ambassade de Venezuela au Mali, Angela Diaz, a rencontré la presse le jeudi 12 mars 2015 pour faire le point sur cette crise diplomatique.
Le ton monte entre les Etats-Unis et le Venezuela. Le président Barack Obama a annoncé le 9 mars 2015 des sanctions à l’encontre de certains fonctionnaires vénézuéliens de la police, des renseignements et de l’armée. Ils sont notamment interdits d’entrer sur le territoire américain. La diplomate vénézuélienne au Mali accuse Washington d’avoir appuyé une conspiration pour abattre le gouvernement du président Nicolas Maduro. La Maison-Blanche accuse de son côté les fonctionnaires de violation des droits de l’homme lors des violentes répressions l’année dernière contre des manifestants. Le 12 février 2014, cette répression avait fait 43 morts à Caracas. Ajoutant que le Venezuela représente une menace pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis, Barack Obama a provoqué la colère du président vénézuélien Nicolas Maduro. Après l’annonce des sanctions américaines, le 9 mars, le président du Venezuela n’a pas tardé à répliquer. Il a accusé son homologue américain d’être la véritable menace pour le monde. «Le président des Etats-Unis a reçu la tâche personnelle d’envahir notre patrie», a-t-il lancé.
Selon Angela Diaz, son pays est décidé à répondre coup par coup à l’agression américaine qu’elle qualifie d’impérialiste. Déjà, le gouvernement Vénézuélien a adopté une loi habilitante afin de préserver la paix, l’intégrité et la souveraineté du pays face à n’importe quelle circonstance qui peut se produire avec cette crise. En décembre dernier, plusieurs dizaines de Vénézuéliens s’étaient vu interdire l’obtention du visa américain à la suite d’une décision du Congrès américain fondée sur les événements de février 2014 au Venezuela. De son côté, Nicolas Maduro avait imposé le 28 février une réduction du nombre de diplomates américains à Caracas. Il a également interdit l’accès au territoire vénézuélien à plusieurs Américains dont l’ancien président George W. Bush et imposé un visa à tous les ressortissants américains. Cette décision fait suite à des sanctions similaires contre les diplomates vénézuéliens aux USA. Cet épisode marque une étape supplémentaire dans les tensions diplomatiques entre les deux pays. Depuis 2010 et une altercation avec Hugo Chavez, les deux pays n’ont plus d’ambassadeur nommé dans leur représentation diplomatique respective.
Nouhoum DICKO
source : Pretoire