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Crise alimentaire au nord du Mali : La situation urge

Selon plusieurs agences spécialisées dans le diagnostic de la sécurité alimentaire, la crise alimentaire dans le septentrion malien a atteint un niveau très critique.arabes maliens kidal tombouctou gao

Dans les régions de Gao et de Tombouctou, un ménage sur cinq souffre de pénurie alimentaire. À Kidal, un ménage sur cinq est exposé à la malnutrition sévère et à un accroissement de la mortalité.

Au cours des prochains mois et à cause de la période de soudure, la crise alimentaire risque de s’aggraver dans les régions nord du Mali.

La soudure est une détérioration saisonnière de la sécurité alimentaire qui se produit dans l’ensemble du Sahel. Pendant ce temps, les bailleurs de fonds peinent à honorer leurs engagements financiers. Pourtant, sans leur totale aide, la situation sera incontrôlable. Ils se sont engagés à verser 28 pour cent des 139 millions de dollars demandés pour assurer la sécurité alimentaire et 17 pour cent des 73 millions de dollars demandés pour les interventions dans le domaine de la nutrition.

Selon le PAM (Programme Alimentaire Mondiale), le problème est que, la période de soudure commence alors que les populations sont déjà épuisées. L’aide est insuffisante pour satisfaire aux besoins. Et même l’amélioration brusque de la situation sécuritaire ne permettra pas aux ménages de reconstruire leurs moyens de subsistance.

La situation au nord du Mali ne doit pas être considérée du point de vue strictement politico-militaire. Le volet humanitaire doit être pris en compte.

En janvier, les bailleurs de fonds avaient promis de verser 455 millions de dollars pour venir en aide de la future force africaine. Par contre, aucune somme n’a été mobilisée sur le plan continental pour subvenir aux besoins humanitaires. Ce qui accentue davantage la crise alimentaire. Selon le chef de la mission au Mali de l’ONG Solidarités International, Frank Abeille, « les véritables besoins sont humanitaires, pas militaires » tout en indiquant que « la volonté politique d’intervenir au nord du Mali est très forte ».

La fermeture de la frontière algérienne aggrave la crise alimentaire.

A Gao, les marchés sont presque vides. Selon le Réseau de systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWSNET), les prix des céréales ont augmenté de 30 à 70 pour cent. La fuite de la majorité des commerçants arabes et touaregs a eu comme effet immédiat des pénuries de produits comme les pâtes, le sucre, l’huile et le lait.

De nombreuses femmes n’ont pu planter leurs légumes cette année à cause du manque de ressources. Au marché, il n’ya plus de viande, de légumes ou de fruits. Il n’ya que du riz, du maïs qui proviennent de l’Etat malien et des organisations internationales.

Aussi, le retour de l’administration est vital pour l’amélioration de la situation alimentaire. L’absence de banque et d’établissement bancaire depuis mi-2012 rend impossible toute transaction. Ce qui justifie la réticence des fournisseurs de conclure des marchés importants.

Si les conditions de sécurité se sont améliorées dans la majeure partie des régions de Gao et de Tombouctou, la situation demeure instable dans la périphérie des villes. La criminalité et le banditisme sont fréquents sur les axes routiers et en périphérie. Ce qui déstabilise les prix du marché.

Dans la région de Kidal et selon plusieurs ONG, la majeure partie des denrées alimentaires et non alimentaires ne sont pas disponibles ou se vendent à des prix prohibitifs sur les marchés de la région de Kidal.

Les habitants n’ont pas assez de semences pour cultiver cette année. Les éleveurs risquent de rencontrer de graves problèmes à cause de l’absence de services qui leur sont habituellement offerts.

A noter que les personnes déplacées à l’intérieur du pays partagent très souvent leur ration alimentaire avec leurs parents qui sont restés au nord. Jusqu’à présent le PAM a distribué des vivres à quelque 90 000 Maliens du Nord par l’intermédiaire d’ONG international partenaires. L’agence envisage d’organiser davantage de distributions, mais l’accès demeure une préoccupation. Dans l’ensemble du pays, environ deux millions de Maliens ont atteint le seuil critique de la faim et quelque 660 000 enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition sévère.

 

Ahmed M. THIAM

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