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Création de la monnaie unique: l’UEMOA dans le bon tempo

Notre pays abrite du 13 au 17 septembre la réunion de l’Inter Sous-comités du Comité Interparlementaire de l’UEMOA sur deux thèmes en rapport, d’une part, avec l’union douanière et, d’autre part, la monnaie unique l’ECO.

 

La cérémonie d’ouverture de cette rencontre regroupant des députés de l’espace UEMOA était présidée par le Président du CIP-UEMOA, l’honorable Toe Goakun Rossan NOËL.
Deux thèmes sont inscrits dans le programme de cette 2e réunion, à savoir : « Union douanière de l’UEMOA : défis, actions en cours, perspectives et rôle des parlementaires » ; « évolution du processus d’avènement de la monnaie unique (ECO): quelle contribution du CIP-UEMOA ?»
En attendant les débats, le Président en exercice du CIP-UEMOA, dans son discours d’ouverture, a fait un large tour d’horizon de ces sujets.
Commençant par l’Union douanière, l’honorable Toe Goakun Rossan NOËL a indiqué qu’avec cette initiative, les pays de l’espace UEMOA venaient de franchir une étape importante vers la création du marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune.
Selon lui, cette union douanière pourrait être l’une des voies de salut face aux difficultés économiques que connaissent la plupart de nos pays de l’espace UEMOA. L’un de ses avantages, a-t-il dit, serait d’aider une meilleure intégration économique qui pourrait contribuer à l’atteinte des Objectifs du millénaire dans ce domaine, mais aussi la réduction des inégalités et de la pauvreté.
Après son adoption par les États membres, le processus d’instauration de l’Union Douanière se poursuit bien, a salué Toe Goakun Rossan NOËL avec un taux de mise en œuvre de 94,96% en 2020.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. La mise en œuvre de cette politique rencontre d’énormes difficultés dans l’application de la directive, a déploré le Président du CIP. Il soutient que la mesure souffre de nombreuses inobservations par les États membres avec des pratiques liées à la fraude dans l’exportation des marchandises, etc.
« Malheureusement, cette pratique est en train de prendre de l’ampleur dans les zones frontalières occasionnant des pertes fiscales énormes pour nos États », a dénoncé Toe Goakun Rossan NOËL.
Quant à l’évolution de la monnaie unique, à savoir l’ECO, il affirme que c’est un ambitieux projet élaboré et lancé depuis 2015. L’initiative poursuit son bonhomme de chemin dans un environnement socio politico économique et sécuritaire marqué par des crises multidimensionnelles, indique-t-il.
« Ce qui nous invite à mener une réflexion profonde sur les principaux instruments de nos politiques économiques, à savoir la politique monétaire et budgétaire. Cependant, les enjeux et défis restent énormes pour notre espace UEMOA, en particulier, et les pays membres de la CEDEAO ,en général », a exhorté le Président du CIP-UEMOA.
Pour lui, face aux enjeux économiques, aucun pays de la zone n’est en mesure de résoudre seul les diverses problématiques monétaires d’origine externe auxquelles fait face l’UEMOA. A cela s’ajoutent les mécanismes de coopération monétaire internationale qui ont montré leurs limites.
« Dans ce contexte global délicat, l’introduction d’une monnaie unique à l’échelle de la CEDEAO me semblerait plus bénéfique pour les pays d’Afrique de l’Ouest et offrirait une belle opportunité de rendre plus dynamique et compétitive nos différentes économies », est-il persuadé tout en soutenant que l’instauration d’une monnaie commune est une décision qui relève autant de la politique économique que de l’économie politique.
Selon ce fervent défenseur de la politique de la monnaie unique, le défi majeur pour les États ouest-africains consiste donc à faciliter l’appropriation de ce projet salvateur, afin d’en tirer toutes les opportunités. Car, poursuit-il, les libertés pour l’UEMOA de définir ses politiques endogènes de développement et ses choix d’investissement sont intimement liées.
Malgré les difficultés, le Président NOËL constate que les réformes en matière de surveillance multilatérale font ressortir un taux moyen de mise en œuvre de 83,48% et un niveau moyen de mise en œuvre du Pacte de convergence de 67,50% en 2020.
« Avec un tel niveau de performance, nous pouvons dire que notre Union est prête à entrer dans la monnaie unique ECO avec les autres États de la CEDEAO», a-t-il affirmé.

Par Sikou BAH

Source : Info-Matin

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