Le ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des relations avec les Institutions a été désigné, à l’issue d’une rencontre qui a regroupé hier ses homologues de 18 pays membres de l’organisation internationale
Le Centre régional africain d’administration du travail (CRADAT) a tenu hier, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la 40è session ordinaire de son conseil d’administration. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre, Modibo Keïta, en présence de Mme Diarra Raky Talla, ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des relations avec les institutions, Vera Lucia Paqquete-Perdigào, représentante du Bureau international du travail (BIT), El Hadji Mansour Sy, ministre du Travail, du Dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions du Sénégal, président sortant du Conseil d’administration du CRADAT. Etaient également présents des ministres du Travail des 18 pays membres, ainsi que des membres du gouvernement.
Au cours de leurs travaux, les administrateurs de cette organisation créée en 1965 se sont penchés sur les 13 points traditionnellement à l’ordre du jour, en plus des points relatifs au plan stratégique, à la relecture de la convention portant statut du centre et enfin à l’institution d’un comité chargé d’examiner les candidatures du personnel d’encadrement.
Le CRADAT œuvre dans la formation, le perfectionnement, la spécialisation des ressources humaines des États membres à travers des cycles de formation réguliers et circonstanciels en fonction des besoins exprimés, selon les cas, au niveau régional, sous-régional et au niveau national. Créée par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) avec le concours technique et financier de l’Organisation internationale du travail (OIT) et du PNUD, le CRADAT qui a son siège est à Yaoundé, compte 18 États membres francophones : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, République du Congo, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad et Togo.
Après les mots de bienvenue du maire de la commune III, Abdel Kader Sidibé, le président sortant du conseil d’administration s’est réjoui des progrès accomplis par son institution. « Le centre a réalisé un taux d’exécution de 82,27% au 31 décembre 2015 », s’est félicité El Hadji Mansour Sy, ajoutant que cette performance budgétaire a été possible grâce à l’opération chaque pays membre à jour de sa contribution au titre de l’exercice 2015, décidée lors de la 39è session à Dakar, l’amélioration dans le paiement des arriérés de contribution des États membres, comme l’effacement de l’ardoise du Mali et du Congo Brazzaville, les recettes de l’organisation de formations payantes. Il a précisé que 9 pays ont payé leur contribution en 2015, contre 4 en 2014.
Le ministre sénégalais du Travail a souligné également que le CRADAT veut consolider sa position de haut centre de formation spécialisé en administration du travail. Cette évolution, de son point de vue, est indispensable dans un monde globalisé, numérisé où priment l’économie de la connaissance et l’évolution rapide des sciences et des techniques.
La représentante du BIT, Vera Lucia Paqquete-Perdigào s’est réjouie de la prise en compte des recommandations de son institution comme la révision des textes de base de l’institution, sa dotation en vision ou plan stratégique. Elle a souhaité que le CRADAT devienne un centre de création et de promotion des valeurs chères au monde du travail, un porte-étendard des principes fondateurs de la justice sociale. Par ailleurs, elle a assuré les administrateurs du soutien du BIT.
En ouvrant les travaux, le chef du gouvernement a abondé dans le même sens. Selon Modibo Keïta, le secteur du travail est transversal. « Il est le levain des activités de développement. Tous ceux qui ont à cœur l’amélioration des prestations des travailleurs méritent notre attention », a indiqué Modibo Keita pour expliquer sa présence à la cérémonie d’ouverture.
Pour le chef du gouvernement, l’avenir est largement ouvert à un pays disposant de ressources humaines compétentes. « Un pays peut disposer d’importantes ressources naturelles, mais n’avoir à son service que des hommes et des femmes aux mentalités serviles qui n’auront à cœur de transformer quoi que ce soit », a relevé Modibo Keïta. Il a suggéré au CRADAT la prise en compte de deux éléments dans ses programmes de formation : l’utilisation du temps et la transformation positive de l’environnement. Par exemple, il a souhaité que nous soyons des chirurgiens du temps pour pouvoir consacrer une activité à une plage donnée. Le Premier ministre a exhorté aussi les administrateurs à faire comprendre aux jeunes générations, dans les programmes de formation, qu’il leur appartient de transformer positivement l’environnement et le mettre à leur service.
Modibo Keïta a souhaité aussi la mise en place d’un système d’évaluation. « Afin que nous poussions répondre chaque fois aux questions suivantes : pourquoi nous avons décidé de faire ceci, comment nous l’avons fait et quel a été le résultat ? ». Il a expliqué à ce propos que le gouvernement compte sur la Gestion axée sur le résultat (GAR) car, estimera-t-il, «l’important est le résultat».
A l’issue des travaux, Mme Diarra Raky Talla, ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des relations avec les Institutions a été désignée présidente du conseil d’administration du CRADAT. Nous y reviendrons plus en détail dans nos prochaines éditions.
C. M. TRAORÉ
Source : Essor