La tension restait vive ce dimanche à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, deux jours après un putsch militaire qui a entraîné la destitution du lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui même arrivé au pouvoir en janvier dernier à la faveur d’un coup d’État.
L’ambassade de France vandalisée
Ce renversement s’est accompagné d’actes de vandalisme qui ont visé des représentations diplomatiques et culturelles de la France.
Ce dimanche, dans une déclaration télévisée, les putschistes ont appelé les manifestants au calme tout assurant que l’ordre était rétabli :
“Nous tenons à informer la population que la situation est sous contrôle et que les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre. Nous vous invitons donc à vaquer librement à vos occupations et à vous départir de tout acte de violence et de vandalisme qui pourrait entacher les efforts consentis depuis la nuit du 30 septembre 2022, notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française ici à Kamboinsin”, a déclaré le capitaine putschiste Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho.
Samedi, les manifestants s’en étaient pris violemment à l’ambassade de France. Ils ont mis le feu à des barrières de protection, jeté des pierres à l’intérieur du bâtiment et arraché des barbelés pour tenter d’escalader le mur d’enceinte. L’Institut français de Bobo-Dioulasso a également été vandalisé.
Cette colère a été alimentée par des informations indiquant que le lieutenant-colonel déchu Damiba avait obtenu la protection de la France. Information que Paris a démenti.
L’hostilité à l’ancienne puissance coloniale est en hausse au Burkina Faso, où de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la fin de la présence militaire française au Sahel face aux recrudescences des attaques djihadistes dans le nord et l’est du pays.
Des manifestants ont brandi des drapeaux de la Russie avec qui ils souhaitent un renforcement de la coopération militaire.
Euronews