Un article de RFI diffusé le 17 mai affirme que cette année le Bénin est devenu le premier producteur africain de coton, devant le Mali et devant le Burkina Faso. Or, c’est tout le contraire de ce que Bakary Togola a toujours dit sur la performance du Mali. Si les données de RFI s’avèrent fondées, c’est que le gouvernement malien est tombé dans un trou creusé par le président de l’APCAM.
Selon RFI, sur la campagne 2018-2019, la production béninoise dépasse largement les 700 000 tonnes de coton graine. Et l’article de souligner que « le petit pays ouest-africain fait mieux que l’ancien géant, le Mali (660 000 tonnes). Les producteurs maliens, pour des raisons climatiques, n’ont pas eu les rendements du passé malgré des semis prometteurs ».
Le Mali avec une production de 660 000 tonnes, ce n’est pas ce qu’a dit Bakary Togola lorsqu’il recevait l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, le 11 avril 2019. C’était au Centre international des conférences de Bamako, à l’occasion du Forum sur la production de coton organisé par la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali.
Bakary Togola avait promis de passer de 728 000 tonnes de coton à 1 million de tonne. Le Président de la confédération avait annoncé sans sourciller que l’objectif d’un million de coton graine visé pour la campagne 2019-2020 est un vœu du Président de la République. Il a fait savoir que c’est bien possible.
Ayant mordu à l’hameçon ou pas, Soumeylou a transmis à Bakary Togola et aux participants les remerciements du président IBK. Il les avait félicités pour avoir tenu leur promesse en matière de production de coton au cours de la dernière campagne, soit le fait d’avoir dépassé les 700 000 tonnes de coton. Par ailleurs, l’ancien Premier ministre a indiqué que le gouvernement fera tout ce qui est possible pour accroître ses efforts en matière d’égrainage.
Le Bénin n’est cependant pas uniquement le champion par défaut, estimant que c’est le fruit d’une reprise en main de la filière depuis trois ans qui a permis de payer rapidement les producteurs, de mettre en place de façon efficace des intrants très rapidement. En plus cela a permis d’avoir une filière gérée depuis le plus haut sommet de l’État. La production béninoise qui plafonnait autour de 350 000 tonnes, a plus que doublé en trois-quatre ans, depuis l’arrivée du nouveau régime.
Le Bénin a de plus toujours été le pays dans lequel l’importance du coton était la plus grande en termes de recettes d’exportation. Des exportations de coton qui jusqu’à présent bénéficiaient d’un bon niveau de prix, ce qui devrait changer. Les cours mondiaux plongent depuis la semaine dernière, avec de bien meilleures conditions de récolte aux États-Unis, leader du marché mondial. Le prix devrait bientôt passer en dessous de la barre symbolique des 1 000 FCFA le kilo de coton ouest-africain, à l’embarquement, pour la première fois depuis longtemps.
Dougoufana Kéita
Source: La Sirène