Outre son rôle moteur pour l’économie rurale, la création et la redistribution de revenus sûrs et importants aux producteurs, les chiffres du coton au Mali sont non négligeables. 15 % à la formation du PIB, le coton occupe la seconde place après l’or au plan des recettes d’exportations.
Malgré cela, à cause des péripéties dans le secteur, aggravées par la pandémie du coronavirus, l’or blanc est appelé à retrouver toute sa splendeur afin de peser à nouveau dans l’économie.
Les fluctuations du cours mondial de la fibre du coton, le prix des intrants agricoles et surtout les insuffisances dans la gouvernance de la filière, sont entre autres menaces qui pèsent sur l’avenir de ce secteur. Entre 2000 et 2020, le secteur du coton a connu quatre grandes crises dont celle de 2020 (avec la baisse du prix d’achat du coton graine et les critères de cession des intrants), aura été certainement la plus couteuse pour l’économie nationale.
La pandémie du coronavirus a plus qu’assombri l’horizon. Selon la CMDT, de mi-février à fin mars 2020, le cours de la « fibre du coton » a connu une chute énorme passant de 1013 FCFA le kg en position FOB à 772 FCFA le kg.
La chute du prix d’achat du « coton graine » en 2020, à cause de la pandémie du coronavirus, n’est pas une crainte moindre pour la CMDT.
Le coton graine est passé de 275 FCFA/kg en (2019-2020), à 200 FCFA/kg au titre de la campagne (2020/2021) soit (75 FCFA d’écart). Il faut noter qu’avec ces 200 FCFA/kg, en fin campagne, le déficit de la CMDT pourrait s’évaluer à 14 milliards de FCFA selon ses prévisions. Ce qui sera, sans doute, une contrainte assez majeure pour la relance de l’or blanc pour la campagne future.
Toutefois, l’on y croire. Le premier ministre Moctar Ouane, aux termes des assises nationales sur le coton, qui ont suivi les assises régionales du secteur, est confiant quant à la relance de la culture du coton dès la campagne 2021-2022.
Cependant, il faudra d’abord répondre à des équations comme la baisse du prix d’achat du coton graine tant sut le plan national qu’international, le prix élevé des intrants (2020-2021) à cause de l’absence de la non subvention, le manque d’information sur l’utilisation du fonds de soutien de la filière coton, qui, selon des confidences des spécialistes, ouvre un boulevard criard à toutes sortes de spéculations. La réponse idoine et efficace à toutes ces problématiques, reposera sur la confiance qui pourra renaitre entre le gouvernement et les acteurs du secteur.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews