En août dernier, après plusieurs mois de tensions, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a mis fin à son alliance avec le parti présidentiel, faisant éclater la coalition au pouvoir depuis 2010. Des hauts cadres du parti, opposés à la rupture entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, montent au créneau. Ce dimanche, autour du vice-président de la République Daniel Kablan Duncan, ils ont lancé un mouvement pour appeler à la réconciliation entre le chef de l’Etat ivoirien et le président de leur formation.
« Je suis PDCI, je dis non à la rupture ». Le slogan s’affiche sur les tee-shirts et sur les murs la salle de l’ancienne patinoire de l’hôtel Ivoire d’Abidjan où plus de 5 000 personnes sont réunies ce dimanche. Une démonstration de force pour le lancement d’un nouveau mouvement nommé « PDCI Renaissance ».
Les partisans d’une réconciliation entre l’ancien président, Henri Konan Bédié, et l’actuel président Alassane Ouattara ont obtenu un soutien de taille. A savoir : celui du vice-président de la République ivoirienne Daniel Kablan Duncan, qui est aussi l’un des vice-présidents du PDCI et des ministres PDCI du gouvernement.
« Faisons en sorte que nos aînés règlent leurs problèmes »
« Ils nous faut préserver la trajectoire dans laquelle notre pays s’est résolument inscrit depuis huit ans. Un chemin de développement politique, économique et social durable. Faisons en sorte que nos aînés règlent leurs problèmes », estime Daniel Kablan Duncan. Dans la salle, des élus et des présidents d’institutions membres du partis d’Henri Konan Bédié et l’ensemble des ministre PDCI du gouvernement.
« Je ne crois pas que nous allions à la rupture, nous sommes un ensemble de cadres du parti qui avons de la voix, et qui comptons faire en sorte que le dialogue se renoue. Nous n’allons pas à l’affrontement, pas du tout. Nous voulons faire entendre notre voix tout simplement », estime Alain Richard Donwahi, le ministre des Eaux et Fôrets, qui assure que la création de ce mouvement n’augure pas un éclatement de l’ancien parti unique.
« C’est le bicéphalisme qui s’installe au PDCI », analyse le politologue ivoirien Sylvain N’Guessan, avec décrit-il, « d’un côté les militants avec le président Bédié et de l’autre, ceux qui occupent des postes importants réunis autour du vice-président Duncan ».
RFI