Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, sa numéro deux Amina Mohamed et l’envoyé spécial pour l’Afrique de l’Ouest Mahamat Saleh Annadif sont à pied d’œuvre pour trouver une solution à la crise diplomatique née de l’arrestation des 49 Ivoiriens à Bamako. Détails d’une mission délicate.
Le tandem de diplomates ouest-africains aura fort à faire. La vice-secrétaire générale des Nations unies, la Nigériane Amina Mohamed, et l’envoyé spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, ont en effet pris à bras-le-corps l’épineux dossier des 49 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet à l’École de gendarmerie de Bamako. Ceux-ci font déjà l’objet d’un intense bras de fer entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
Le 9 août, les deux représentants de l’ONU se sont ainsi rendus à Abidjan à la demande du secrétaire général des Nations unies, le Portugais António Guterres, bien décidé à user de son influence et qui avait déjà missionné son adjoint, Jean-Pierre Lacroix, au Mali le 24 juillet. Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif ont été reçus dans la capitale par Alassane Ouattara, assisté de Fidèle Sarassoro, son directeur de cabinet.
En leur présence, le chef de l’État ivoirien a réaffirmé l’ambition de la Côte d’Ivoire d’être partie prenante des efforts de l’ONU et de la Minusma pour un retour à la paix et à l’ordre constitutionnel au Mali, qu’Alassane Ouattara voit comme un partenaire essentiel dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Selon nos sources, le président a toutefois affirmé que l’implication future de Casques bleus ivoiriens au Mali dépendrait également de l’issue de la crise actuelle.
Assimi Goïta inflexible ?
Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif se sont envolés pour Bamako dès le lendemain de leur rencontre avec Alassane Ouattara. Ils y ont été reçus le 10 août par le colonel Assimi Goïta, président de la transition militaire.
Selon nos sources, aucune avancée n’a cependant pu avoir lieu, le gouvernement malien campant sur ses positions et réclamant toujours des excuses officielles de la part des Ivoiriens, ce qu’Abidjan se refuse à concéder. Les autorités ivoiriennes n’acceptent en effet pour l’instant que d’évoquer des « torts partagés », une formulation qui ne suffit cependant pas aux putschistes maliens.
Sommet de la Cedeao
Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif ont ensuite quitté Bamako pour se rendre le 11 août au Togo, où Faure Essozimna Gnassingbé n’a pas abandonné tout espoir de mener à bien une médiation, dont il a confié la charge à son ministre des Affaires étrangères Robert Dussey, par ailleurs proche d’Assimi Goïta. Les diplomates onusiens y ont fait le point de leurs efforts et des fortes réticences de la junte malienne.
Ils se sont ensuite rendus à Abuja, au Nigeria, au siège de la commission de la Cedeao, où le sujet des 49 soldats ivoiriens a une nouvelle fois été abordé. Alors qu’un sommet virtuel des chefs d’État de l’organisation devrait se tenir prochainement, Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif se sont entretenus avec le président de la commission, le Ghanéen Omar Aliou Touray.
Si la rencontre virtuelle de l’organisation ouest-africaine devrait concerner en premier lieu le dossier de la transition guinéenne, le sort des 49 Ivoiriens pourrait lui aussi y être évoqué.
Source : Jeune Afrique