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Côte d’Ivoire : dans l’ombre de Gbagbo, une autre Gbagbo qui se prénomme Simone

Simone Gbagbo purge une peine de vingt ans de prison pour sa participation dans la crise postélectorale ivoirienne. L’ex-première dame de Côte d’Ivoire a été condamnée le mardi 10 mars par les juges ivoiriens qui l’accusent d’avoir commandité avec son époux, Laurent Gbagbo, la mort de plus de 3 000 personnes. En règle générale, on s’acharne rarement sur les anciennes first-ladys, quelle que soit la cruauté de leurs maris. Mais pourquoi la dame de fer est-elle l’exception ?

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Simone Gbagbo aux confins de la gloire et de l’histoire.

Simone Gbagbo est une figure de proue de la vie politique ivoirienne en général et du Front Populaire Ivoirien (FPI) en particulier dont elle est l’un des membres fondateurs. « La Cour, après avoir délibéré, condamne à l’unanimité Simone Gbagbo à vingt ans de prison pour attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public », dixit le juge-président Tahirou Dembelé, un jour de l’année 2015, le 10 mars plus précisément.

Simone Gbagbo, un véritable casse-tête chinois pour la justice.

Tête levée, le regard hagard, Simone Gbagbo avait déclaré avec la pugnacité qu’on lui connait : « J’ai trouvé les avocats de la partie civile outranciers. J’ai subi humiliation sur humiliation durant ce procès. Mais je suis prête à pardonner. Je pardonne les injures, je pardonne les outrances. Car si on ne pardonne pas, ce pays connaîtra une crise pire que ce que nous avons vécu. »

Elle est arrêtée le 11 avril 2011 en même temps que son mari, Laurent Gbagbo, Simone est perçue par bon nombre d’observateurs comme la rampe de lancement de toutes les actions au sommet de l’État. Conduite manu militari à Odienné (au nord du pays), « l’ex-touche féminine » du palais présidentiel d’Abidjan sera au centre d’un débat politico-judiciaire qui laissera l’opinion publique dans l’impasse voire même dans le flou absolu.

Alors que l’ancien président ivoirien a été extradé à La Haye pour être jugé devant la Cour Pénale internationale (CPI), les autorités ivoiriennes avec à leur tête l’actuel chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, refusent de la livrer à cette même Cour au motif que la justice ivoirienne est compétente et capable de la juger en Côte d’Ivoire. Du côté de la CPI, on tentera le forcing, mais rien n’y fît. Bluff ou lobbying réel ? L’avenir nous situera, mais une chose est sure, elle (la Cour) n’a pas eu gain de cause. La preuve : sur un verdict de la justice ivoirienne, elle a pris vingt ans de prison.

Simone Gbagbo, un personnage public haï par les siens et vomi par ses adversaires politiques.

Quand elle nait le 20 juin 1949 à Moosou, localité située à quelques encablures de Grand-Bassam (la première capitale de la Côte d’Ivoire), Simone Ehivet (de son nom à l’état civil) n’imaginait pas certainement qu’elle entrerait dans l’histoire de son pays ou en sortirait par la grande ou la petite porte, peu importe. Syndicaliste de la première heure avant de descendre dans l’arène politique où elle formera un « couple politique » de chocs avec celui qui partage sa vie depuis plusieurs décennies, Laurent Gbagbo. Première dame ou vice-présidente du pays ? La question méritait amplement d’être posée tant Simone Gbagbo était au coeur de la gestion de l’État ivoirien.

On peut le dire sans risque de se tromper : elle refusait catégoriquement de jouer le rôle de « pot de fleurs » dévolu à la majeure partie des first ladys africaines. L’ancien Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Kofi Annan avait affirmé dans le temps : « Si les décisions arrêtées ici rencontrent des difficultés pour être appliquées, il nous faut envisager la prochaine fois d’inviter Mme Simone Gbagbo à nos travaux. Sa meilleure compréhension des solutions peut nous aider à les mettre vite en œuvre. »

Près de cinq ans (le 11 avril prochain) après la chute du régime de la « Refondation », Simone Gbagbo est accusée par ses détracteurs d’être à l’origine des escadrons de la mort, eux-mêmes pointés du doigt dans la mort de plusieurs personnes, dont le journaliste d’investigation franco-canadien, Guy-André Kieffer. Critiquée par certains et adulée par d’autres, elle aura marqué d’une empreinte indélébile l’histoire de la Côte d’Ivoire, négativement ou positivement. Tout dépend en tout cas de l’angle à partir duquel on observe la situation. Mais en attendant, la reine a quitté son trône pour croupir dans les prisons ivoiriennes. Mérité ou pas ? Cette interrogation demeure en sursis.

Source: Afrique sur 7

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