De l’Institut Marchoux, à Djicoroni-para, à la chapelle du Génie militaire, en passant par les monuments de l’Indépendance et de l’Hippopotame, les Bamakois sont sortis massivement pour rendre un vibrant hommage à la dimension de l’homme.
A 08h47 mn, la dépouille du défunt a été sortie de la morgue de l’Institut Marchoux. En marche funèbre, huit élèves officiers ont porté sur les épaules le corps couvert des couleurs nationales pour le placer dans un véhicule léger de l’Armée,. Le Grand chancelier des ordres nationaux était à bord du véhicule.
Au premier rang, on notait des proches, collaborateurs et admirateurs. Egalement des généraux, comme l’ancien ministre Sadio Gassama, et son ancien Premier ministre, Modibo Sidibé.
Au niveau du camp Para, des enfants criaient « ATT…ATT…ATT ». Des femmes de bérets rouges, au bord de la route, ne retenaient pas leurs larmes. D’ailleurs, c’était le cas sur tout l’itinéraire. Des riverains pleuraient dans un flot de témoignages de reconnaissance. Si certains parlaient des œuvres sociales que le président ATT a réalisées, lors de son passage au pouvoir, d’autres regrettaient la disparition du « grand bâtisseur ».
La foule grossissait au fur et à mesure que le cortège avançait, jusqu’à la place d’arme du Génie militaire . Des travailleurs des services qui jalonnent l’itinéraire sont aussi sortis pour rendre un dernier hommage au défunt président. A l’image de ceux des banques, l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) et des employés de stations-services. Sur le Boulevard de l’Indépendance, une foule nombreuse, le long de l’itinéraire, jusque sous l’échangeur en face de l’ex-cinéma Babemba.
Des populations d’un certain âge dont certaines, chapelet à la main, étaient là. S’y ajoutent des personnes de petites tailles, des handicapés moteurs sur leur tricycle. Chacun faisait des bénédictions pour le repos d’ATT. Des pancartes avec des messages de reconnaissance comme « Merci ATT », « Dors en paix, le grand bâtisseur » ont accompagné aient la marche funèbre.
Le Premier ministre Modibo Sidibé s’est retenu de témoigner, expliquant que c’est plutôt un moment de recueillement. Amadou Koita, ancien ministre, a demandé au peuple malien de continuer à prier pour le repos éternel de l’âme du soldat de la démocratie. Quant à Alkaidi Touré, ancien dirigeant du Conseil national des jeunes du Mali (CNJ-Mali), il a dit que le Mali a perdu un grand homme. « Le choc est très grand », a-t-il ajouté, aux bords des larmes.
Mme Sangaré Madina Guindo retient du défunt qu’il « aimait beaucoup son pays et s’est battu pour l’émergence du Mali ». Tandis que pour Issiaka Tamboura, c’est un honneur que « le peuple malien a voulu faire à l’ancien président de la République, homme de dialogue ». « La dernière fois que j’ai communiqué avec ATT, il m’a dit ceci : tu sais Issiaka, ce que je veux aujourd’hui ? Qu’on me dise qu’il n’y a plus d’âme qui tombe dans le Nord et le Centre du Mali. Je suis prêt à contribuer sur tous les plans », a revélé Tamboura.
Ce cortège à l’honneur du Général d’Armée Amadou Toumani Touré, a été organisé par la Grande Chancellerie des ordres nationaux du Mali, en prélude aux obsèques nationales prévues mardi. Cette cérémonie officielle se déroule au Génie militaire, en présence de nombreuses personnalités étrangères qui ont exprimé leur intention d’y participer.
OD/MD (AMAP)