Dans l’affaire des équipements militaires, la justice malienne veut entendre des généraux de l’armée malienne. Personne n’avait été inquiété jusqu’à présent parmi les généraux qui seraient impliqués dans les détournements et les pratiques de corruption entourant le financement de l’armée à travers la loi d’orientation et de programmation militaire (Lopm).
Pourtant, on sait que rein ne saurait être fait dans la mise en œuvre de cette loi sans l’implication des généraux qui commandaient à l’époque les services stratégiques de l’armée. Pourtant, la justice a procédé à de nombreuses arrestations et contrôles dans le cadre des poursuites engagées contre les auteurs du détournement des fonds de l’armée et leurs complices.
Des civils ont ainsi été arrêtés et de nombreux opérateurs économiques en font partie. D’autres sont sous un contrôle strict, leurs mouvements étant surveillés par la justice. Du côté militaire, des officiers du ministère de la Défense ont été aussi arrêtés au cours des derniers mois, mais aucun général n’avait été entendu dans le cadre des poursuites.
Seulement la semaine dernière, des généraux ont été mis à la disposition de la justice, dit-on, dans le cadre de l’audit de la Lopm. C’est dans la foulée de l’inculpation et du placement sous mandat de dépôt de l’ancien DFM, le colonel Abdoul Wahab Touré, son adjoint avec deux de ses collaborateurs militaires et deux civils (le contrôleur financier Mme Sangho Fatoumata Bocoum et son prédécesseur, Toumaye Traoré, en poste actuellement à Gao).
Ces personnalités sont accusées de « faux et usage de faux ». Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, vient d’informer des généraux, conformément à la règlementation militaire, de s’apprêter à leur éventuelle mise à la disposition de la justice. Ces hauts gradés sont des ex-chefs d’état-major généraux de l’armée, des généraux qui ont géré des matériels et équipements militaires dans l’exercice de leurs fonctions.
Une partie de l’opinion nationale attend impatiemment le prochain passage de ces hauts gradés devant le parquet du Pôle économique et financier de Bamako se déroule dans le cadre de l’audit de la Loi de programmation militaire (Lopm). Beaucoup sont convaincus qu’ils ont joué un grand rôle dans la descente aux enfers de l’armée. Pour rappel, l’audit a été demandé par le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta suite au rapport du Vérificateur général.
Oumar KONATE
Source : La Preuve