Alors que l’organisation Mondiale de la santé (OMS), a publié fin 2014 un rapport faisant état d’une forte consommation d’alcool au Mali, les autorités maliennes peinent à mettre de l’ordre dans ce secteur, au grand dam de la loi.

Décembre 2014, un rapport de l’OMS place les consommateurs maliens d’alcool en troisième position mondiale. A Bamako, la nouvelle a fait un effet de bombe dans une société majoritairement musulmane. Le ministère malien du tourisme a déjà commencé la fermeture des bars et autres lieux de consommation d’alcool en situation d’irrégularité. Il s’agit des bars et maquis proches des lieux de culte, des cimetières et des quartiers populaires.

A Hippodrome et Korofina, en commune II de Bamako, plusieurs bars sont fermés. Des jeunes du quartier regrettent la hausse de consommation d’alcool et approuvent l’action des autorités. « Tout le monde prend un comportement bizarre, ce n’est pas dans notre culture. Je crois que le gouvernement doit prendre des dispositions pour faire face à ces actes, qui sont vraiment prohibés dans la société », dit Youssouf Diallo, un jeune Bamakois.

Les religieux, eux aussi, se félicitent de la fermeture des bars et s’inquiètent de la consommation de l’Alcool au Mali. « La jeunesse malienne est exposée à plusieurs problèmes comme, le chômage et la délinquance, ces lieux de distraction ne font que la détruire davantage. Si les jeunes restaient dans ces conditions, le Mali serait sans avenir », prévient Maki Ba, président de l’Union des jeunes musulmans du Mali.

Pendant ce temps, à la mairie de la commune II, on s’inquiète du manque à gagner. « Chaque chambre a une pénalité pour les règlements et textes. ça ne fait que 5000fr certes, mais l’autorisation faite par apport à la vente d’alcool dans le bar et restaurants ne fait pas moins de 150.000f par an. Ça ce n’est pas une petite somme pour la mairie », affirme Mahamadou Diallo, adjoint au maire de la commune II de Bamako.

Cependant les propriétaires de certains bars fermés n’ont pas voulu nous en parler. L’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie (OMATHO) chargé de fermer les bars qui ne respectent pas la loi ne commente pas non plus. Qu’est-ce qui se cache derrière ce refus ? Selon un officiel, c’est à cause de la corruption autour de cette affaire. Les propriétaires de bars versent des pots de vin aux autorités pour fermer les yeux et aussitôt les bars reprendront de service même s’ils sont en situation irrégulière.

Par Sahelien.com

Source: Sahelien