La Coordination des Associations des Ressortissants des Cercles de la Région de Mopti résidant à Bamako a animé une conférence de presse ce dimanche 07 avril 2019 à la maison de la presse. Cette présente conférence de presse a été un crédo pour la CAREMB d’informer l’opinion nationale et internationale de sa lecture des différents massacres perpétrés dans la région et marquer son attachement à l’unité nationale. Cette conférence est aussi le lieu pour la CAREMB de lancer un appel aux patriotes pour dire non à l’ethnicisation du conflit et à la division des populations du Centre du Mali.
D’entrée de jeu, M Tèmorè TIOULENTA dira que la conférence n’est pas organisée pour discuter des motivations de la crise dans la région. Elle est davantage dédiée à soutenir l’ensemble des victimes des récentes tueries et de toutes les attaques perpétrées dans la région. Aussi, l’exercice de cette compétence vise à œuvrer à la recherche de solutions à la crise et à lancer un appel solennel aux patriotes du Mali pour le sursaut national et pour l’union sacrée. Car selon lui, la CAREMB œuvre activement pour le dialogue social entre les populations et s’investit auprès des autorités politiques de la région et au niveau national en vue de résorber l’impact de la crise sur la région, de réduire ses effets néfastes sur la population et elle s’implique, avec détermination, dans le processus de recherche d’une solution définitive, notamment dans le cadre spécifique de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.
Quant au président de la Coordination M Adama SAMASSEKOU, il a tenu à faire un appel pour un sursaut national et l’union sacrée des patriotes. Explique-t-il que notre pays a connu, à partir de 2012, la crise sécuritaire la plus longue, la plus complexe et la plus grave de son histoire. Touchant d’abord les régions du Septentrion malien, la crise multiforme s’est progressivement et insidieusement déplacée vers les régions dites du Centre. Cette crise a affecté, directement et indirectement, tous les Maliens de toutes conditions économiques et sociales, de toutes activités socioprofessionnelles, de toutes confessions religieuses et de toutes appartenances ethniques.
Plus loin il dira que l’heure est grave. L’État du Mali est fortement interpellé. Le Gouvernement du Mali est fortement interpellé face à cette situation inacceptable et inadmissible. Le premier responsable de la sécurité nationale, c’est l’Etat. Le premier responsable de la sécurité des personnes, c’est l’Etat. Le premier responsable de la sécurité des biens, c’est l’Etat. Pour cela, il invite le Gouvernement à agir ici et maintenant en désarmant toutes les milices, en renforçant l’efficacité des Forces Armées du Mali et en rassurant les populations. L’heure est gravissime. La maison paternelle brûle. « L’inacceptable a été commis, notamment à Koulogo, Dioura et Ogossagou. Et c’est justement parce que la maison brûle que toutes les filles et tous les fils doivent oublier leurs querelles et se donner la main pour éteindre le feu ravageur et sauver la patrie de l’émiettement et de la division. » S’interroge-t-il ?
Pour cette raison, la CAREMB en appelle au patriotisme des forces vives de la Nation, afin que chacun puisse dépasser les rancœurs, les meurtrissures et que dans un sursaut salvateur, nous puissions organiser un vaste front de résistance à toute ethniticisation et politisation de la situation. L’heure est gravissime. Toutes nos communautés se sentent violentées dans leur chair. Chacune aura compris que ce sont aujourd’hui les peuls et les dogons, mais que demain ce pourrait être les peuls et les bozos, les bobos et les bambaras, les soninkés et les maures, les senoufos et les Gana et beaucoup d’autres. « Nous en appelons alors à l’esprit patriotique de ces communautés, dont le vécu multiséculaire a toujours été marqué par une convivialité et un vivre ensemble qui tirent leur fondement de la pratique vraie de notre humanité, notre maaya, notre neddaaku, notre boroterey… La tragédie que vit notre pays dans un contexte de crise sécuritaire permanente devrait amener tous les couches de notre population à sortir des tranchées des multiples crispations, identitaires, politiques et sociales, pour se rassembler autour de l’essentiel : la sauvegarde de notre vieille terre du Mali, terre de royaumes et d’empires qui ont permis de construire, des siècles durant, la diversité culturelle et linguistique qui fait la fierté de notre peuple. Dans cette perspective, la CAREMB invite chaque acteur à jouer son rôle, uniquement son rôle, mais tout son rôle, afin de garantir la paix dans la région et dans notre beau pays. » Déclare M Adama SAMASSEKOU.
Bokoum Abdoul Momini
Maliweb