A l’appel du président du Haut conseil islamique du Mali (HCI), l’imam Mahmoud Dicko, des milliers de manifestants ont battu le pavé, vendredi dernier. Peu après 13 heures, à la fin de la grande prière du vendredi, les manifestants ont convergé vers le monument de l’Indépendance. Les organisateurs entendaient exprimer leur mécontentement suite aux malheureux événements survenus récemment à Dioura et à Ogossagou, et qui ont fait de nombreuses victimes civiles et militaires.
Mais la manifestation aura été l’occasion pour de nombreux citoyens d’exprimer diverses préoccupations. Pendant que certains dénonçaient la dégradation de la situation sécuritaire et le coût de la vie, d’autres appelaient de leurs vœux la fin de la grève des enseignants. Et d’autres encore s’en prenaient aux forces étrangères (MINUSMA et Barkhane) venues aider le Mali à faire face à la crise. Dans son intervention, le président du HCI a expliqué que le but de la manifestation était de dénoncer les « tueries barbares » perpétrées dans notre pays. Mahmoud Dicko a ensuite indiqué que tous les Maliens doivent se donner la main pour dire non à l’amalgame, à la confusion et à la barbarie. « Plus jamais ça au Mali », a-t-il lancé.
Pour l’imam Dicko, le Mali ne connaît pas de conflits intercommunautaires. En vue de contribuer à l’apaisement du climat social, il a appelé tous nos compatriotes à l’entente, à la cohésion et au vivre ensemble.
La manifestation, qui a duré un peu plus de deux heures, a également enregistré la présence de plusieurs leaders religieux et hommes politiques. Bien encadrée par les forces de sécurité, elle s’est globalement tenue dans le calme, même si à la fin quelques dérapages étaient à déplorés par endroits.
Dans un communiqué, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile informe que suite au meeting du vendredi, des troubles à l’ordre public ont été constatés, allant de scènes de provocation à des violences exercées contre les forces de l’ordre. « À l’occasion, des barricades ont été dressées par les manifestants, des pneus enflammés sur la voie publique créant des foyers de tension entre manifestants et forces de l’ordre dans certains quartiers, notamment Bamako-Coura, Darsalam, Niaréla et Bagadadji », précise le communiqué.
Certains lieux sensibles, poursuit le texte, ont également été pris pour cibles par les manifestants notamment, la colline de Koulouba, le Musée national, le domicile du Premier ministre et l’Assemblée nationale. Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants et mener des patrouilles dissuasives. « Aucun cas de pillage ou de vol n’a été constaté. Le bilan de cette manifestation est de un blessé du côté des forces de l’ordre et une dizaine d’interpellations », révèle le ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Aboubacar TRAORé
L’Essor