Depuis son discours à la tribune de l’assemblée générale des Nations-Unies le samedi 25 septembre 2021 au cours duquel, il a dénoncé un « abandon en plein vol » de la France, Paris n’a pas pu digérer ces propos. Après Florence Parly, la ministre des Armées a estimé que le Mali perdrait le soutien de la communauté internationale et abandonnerait des pans entiers de sa souveraineté s’il avait recours aux mercenaires de la société privée russe Wagner.
C’est Emmanuel Macron, le président de la France qui continue le vaudeville. C’est à l’occasion de la clôture de la saison Africa 2020 à l’Elysée qu’il a saisi l’opportunité pour tenir des propos offensifs à l’encontre du PM Choguel. Il a qualifié de « honte » les accusations « d’abandon en plein vol du Mali » par la France portées par le PM de la transition à la tribune de l’ONU. « J’ai été choqué. Ces propos sont inacceptables. Alors que hier nous avons présidé l’hommage national au sergent Maxime Blasco tué au combat au Mali.
« C’est inadmissible », dit-il. Poursuivant, il ajoutera : « je sais que les Maliens ne pensent pas ça », tout en soulignant que la légitimité du gouvernement actuel issu de deux coups d’Etat depuis 2020, était démocratiquement nulle.
Cependant si Macron a remis en cause la légitimité du gouvernement de la transition parce que le PM a exprimé la volonté du peuple, qu’il sache que le Mali est un Etat. Rappelons que par la notion d’Etat, il s’agit d’un groupement d’individus établis sur un territoire bien déterminé sous la présence effective d’une autorité compétente et présentant la qualité d’être souverain. A la lumière de ces précisions, il est inadmissible que Macron prétende ignorer la légitimité de la transition en tenant ces propos offensifs à l’encontre du MP qui n’a fait qu’exprimer l’aspiration du peuple.
Il a, par ailleurs, demandé aux autorités de la transition de mettre un terme à la lutte contre la corruption au Mali alors que l’ex-président Nicolas Sarkozy venait d’être condamné pour motif de financement illégal lors de sa campagne des élections présidentielle de 2012. Que pense-t-il de l’avenir du Mali ? Est-ce un boycott de la lutte contre la corruption ou un moyen pour protéger ses complices ? Autre point marquant est qu’il a donné une instruction par rapport au délai imparti de la transition.
En effet, le numéro 1 de la France a affirmé qu’il n’attend rien de ce gouvernement et exige de lui le respect des engagements vis-à-vis à la communauté internationale tout en organisant les élections en février prochain. La question des élections est un problème entre Maliens. Tout le monde sait que le Mali traverse aujourd’hui un moment critique de son histoire. Moment où l’on constate plus de 2 millions de réfugiés, des localités complètement échappées au contrôle de l’Etat. Peut-on songer à l’organisation des élections dans ces conditions déplorables ? En tout cas, l’avenir du Mali dépend de ses fils et filles. Personne ne viendra décider à la place des Maliens. Alors la nécessité impose à tous les Maliens de se réunir au tour d’un même idéal pour combattre l’ennemi commun.
Siriki KONE
Source: L’Alerte