Renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité sur la convention Unesco de 1954 pour la protection du patrimoine culturel. C’était l’objectif d’un atelier de formation de formateurs qui s’est tenu du 11 au 12 octobre à l’école de maintien de la paix.
Cet atelier de formation des formateurs à l’attention des forces armées et de sécurité sur la convention Unesco de 1954, et autres mesures de protection du patrimoine culturel, était organisé par le ministère de la Culture à travers la direction nationale du patrimoine culturel, en collaboration avec le bureau de l’Unesco au Mali.
La cérémonie d’ouverture a été présidée le jeudi 11 octobre par la ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, en présence du directeur général de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, Cheick Fanta Mady Dembélé, et du représentant du chef de bureau Unesco Mali, Hervé Huot-Marchaud.
Le présent atelier fait suite aux ateliers de formation des forces de défense et de sécurité sur la Convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, tenus respectivement à Bamako, les 16 et 17 novembre 2016, à Ségou, les 22 et 23 juin 2017, à Sikasso, les 14 et 15 août 2017 et aussi à Bamako les 25, 26 et 27 octobre 2017.
Selon la ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, durant la crise de 2012, les forces de défense et de sécurité ont contribué activement à la protection du patrimoine culturel, en participant à la préservation de plusieurs sites archéologiques et monuments historiques à Gao, au sud de Tombouctou et dans la région de Mopti, non seulement contre les mouvements des engins, mais aussi contre l’action des groupes insurgés.
Ces multiples actions réalisées par les forces de défense et de sécurité, ajoute-telle, témoignent non seulement de leur engagement commun, mais aussi de leur rôle comme acteurs importants dans la protection de notre riche patrimoine culturel. N’Diaye Ramatoulaye Diallo dira que par delà l’affirmation de l’identité culturelle et de la cohésion sociale, ce patrimoine culturel est à la base de l’autopromotion communautaire et constitue un maillon essentiel de la chaîne d’existence et de survie des populations détentrices.
Elle a par ailleurs souligné que la convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé constitue, sans doute, le trait d’union, un point d’action commun entre les départements de la défense, de la sécurité et de la culture, car elle vise à protéger le patrimoine culturel menacé non seulement par les catastrophes naturelles, mais aussi et surtout par les conflits armés. Tout en expliquant que cet atelier est une étape décisive dans la formation des forces de défense et de sécurité sur la protection du patrimoine culturel en période de conflit et de post-conflit.
«À la fin de cette session de formation, vous serez dotés, j’en suis sûre, de compétences nécessaires, outillés pour accomplir votre future mission, à savoir former vos collègues aux différents modules concernant la convention de 1954 et autres conventions et mesures de protection juridiques et physiques du patrimoine culturel, les menaces et les difficultés de gestion, le trafic illicite des biens culturels mobiliers et les aspects opérationnels (militaires, sécuritaires et culturels) inhérents à une protection effective du patrimoine culturel», a-t-elle. Avant d’inviter les participants à suivre attentivement les modules qui seront présentés au cours de cet atelier dans l’objectif de se les approprier en vue de les transmettre à ceux dont ils auront la charge de former.
N’Diaye Ramatoulaye Diallo a enfin remercié les partenaires techniques et financiers du Mali, notamment l’Unesco dont les efforts ont contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre du programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali, qui ont été sérieusement affectés par la crise politique, institutionnelle et sécuritaire dans les trois régions du nord du pays et celle de Mopti, à partir de janvier 2012.
Le représentant du chef de bureau de l’Unesco au Mali, Hervé Huot-Marchaud, a rappelé que le système de protection porté par la convention de la Haye de 1954 et ses deux protocoles additionnels (celui de 1954 et 1999) contient trois formes de protection. Il s’agit de la protection générale qui concerne tous les biens répondant à la définition portée par la convention, de la protection spéciale qui ne concerne que certains biens considérés comme de très haute importance et de la protection renforcée, réservée aux biens qui revêtent de la plus haute importance pour l’humanité.
Diango COULIBALY
Le Reporter