Actuellement le Mali est dans une situation embarrassante, non seulement aux yeux de l’opinion nationale, mais aussi de l’opinion internationale. De nos jours, cette phase transitoire ne laisse personne indifférent. Les héros de 92 haussent le ton contre le chronogramme de 5 ans et certains aspects.
Le 26 mars 1992, marque le tournoi de passage du parti unique au multipartisme, du moins de l’avènement de la démocratique politique et institutionnelle au Mali. Les grands acteurs des derniers régimes ou sinon des trente dernières années de démocratie ou soi-disant démocratie ont, pendant longtemps, profité de grands privilèges au sommet de l’État, occuper des postes stratégiques pour son avancement. Hélas, qu’est-ce qui en est advenu ? Il s‘agit tout simplement au sein de l’administration, plus particulièrement dans les gouvernements qui se sont succédé les uns après les autres.
Tantôt ce sont les remaniements politiques, tantôt des arrangements pour s’octroyer un poste au sein de l’élite gouvernante. L’on a été habitué à cette machination durant de nombreuses années au point que le peuple malien s’est finalement arrangé pour comprendre et ouvrir les yeux, d’où ces nombreux changements de régime par les coups d’État. Chose qui entraine le pays dans le doute absolu.
Du coup d’État de mars 2012 contre le Président Amadou Toumani Touré (ATT) à celui d’août 2020 contre le Président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) en passant par le renversement du Président de la transition Bah N’Daw, les coups d’État n’ont fait que du mal au Mali aux citoyens. Actuellement le Président de la transition, Assimi Goïta est à la commande depuis plusieurs mois. Il est le nœud du changement actuel, du succès ou de l’échec de la transition. La refondation du Mali se trouve dans sa main après les Assises nationales de la refondation dont les conclusions préconisent une prolongation du délai de la transition.
De ce fait, les héros des événements de 1992 voient autrement cette situation du pays. La nouvelle posture des autorités de la transition leur déplaît énormément. C’est pourquoi, ils haussent le ton et jugent mauvais le chronogramme de 5 ans soumis à l’organisation ouest-africaine. Ils s’y opposent comme certains cadres de la classe politique. Ainsi ils n’arrêtent plus de crier çà et là pour dénoncer tout ce qui se passe sous ce régime que certains qualifient de dictatorial. Hélas, les héros de 92 sont aux abois en cette heure de la vie de la nation !
Moriba DIAWARA
Source : LE COMBAT