La marche du Front pour la Sauvegarde de la démocratie (FSD), la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) et l’Adema Association est maintenue pour demain, samedi 08 décembre 2018. Elle se déroulera de la place de la Liberté à la Bourse du travail. Autorisée par les autorités ou pas, les organisateurs sont décidés à battre le macadam pour se faire entendre de manière pacifique.
Plus que jamais déterminée, l’Opposition compte battre le record de la mobilisation ce samedi. Elle ne craint ni les gaz lacrymogènes ni les matraques des policiers maliens très forts dans la répression aveugle parce qu’ils tabassent même les élus nationaux arborant leur macaron. Pour ces leaders politiques, la marche de demain est celle de la résistance contre la répression policière et autres violations des principes démocratiques maliens. A en croire les organisateurs, rien ne les empêchera de marcher demain, samedi 04 décembre 2018.
La déclaration de Tiebilé Dramé lors de la conférence de presse tenue après la répression policière prouve cette détermination de l’Alliance FSD-COFOP-Adema Association : « Nous allons encore marcher pour les obliger à respecter les droits fondamentaux de la démocratie. Qu’ils sachent que le fascisme rampant ne marchera pas. Il faut que ça soit la dernière fois qu’ils se permettent de gazer les personnalités. Le 4 décembre 2018 marquera la fin de la violation des libertés. Le 4 décembre doit marquer la fin de la violation de la constitution et de la loi. La marche du 4 décembre sera la réponse appropriée aux agissements du gouvernement.», disait-il haut et fort. C’est cette marche prévue pour le mardi dernier, le 04 décembre, qui a été reportée à demain samedi, 08 décembre.
Comme le régime IBK est spécialiste dans l’interdiction des manifestations de l’Opposition sous prétexte de l’état d’urgence, nous avons joint un des membres influents du FSD, Nouhoum Togo, pour savoir si la marche de demain est autorisée. « Nous n’avons pas besoin d’autorisation ; nous avons juste envoyé une lettre d’information de notre manifestation comme la loi nous le demande », nous explique le conseiller à la Communication de Soumaila Cissé, avant de préciser qu’avec ou sans autorisation, ils marcheront demain pour dénoncer la répression policière, la violation de la Constitution, les dérives anti-démocratiques et autocratiques, les projets de découpage territorial et de déstabilisation du Mali, l’insécurité…
Nul doute que même si beaucoup de leurs députés ont voté pour le projet de loi organique portant prorogation de leur propre mandat, l’Alliance FSD-COFOP-Adema Association dénoncera cette loi qu’elle a déjà qualifiée d’ « anticonstitutionnelle ». En plus du communiqué conjoint FSD-COFOP, Oumar Mariko dont le parti est membre de la COFOP, a condamné le vote de ce projet de loi prorogeant le mandat des députés à six mois. Rappelons que lui s’est abstenu lors du vote de cette loi.
En tout cas, le régime IBK a intérêt, pour la quiétude de notre pays, à autoriser cette marche pacifique de ces trois fronts politiques. Une façon de les écouter et surtout de savoir répondre au peuple, comme vient de faire son ami Macron après les manifestations des gilets jaunes. Une belle leçon donnée aux chefs d’Etat africains qui voient en l’ex colonisateur, toujours une référence.
Boureima Guindo
Source: Le Pays