À l’issue d’une mission pluridimensionnelle conduite par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’intégration africaine, suite à l’occupation du consulat par les jeunes de Yélimané, il y a lieu de constater que de nombreux problèmes à l’origine de la crispation des Maliens de France, commencent à trouver des solutions.
Faut-il rappeler que le 6 mai dernier, un sit-in devant le consulat des ressortissants de Yélimané, a failli dégénérer n’eut été la réaction juste et efficace des autorités diplomatiques au plus haut niveau.
En effet, les jeunes de Yélimané, majoritaires dans les foyers d’immigration de l’Ile-de-France, ont entrepris sur les réseaux sociaux une campagne de dénonciation d’une taxe locale qu’ils trouvent injuste et irrationnelle. Ce mouvement virtuel s’est transformé en association dénommée Yelimane Dagakané, qui implante très rapidement des démembrements dans plusieurs pays à travers le monde. La contestation de cette taxe a conduit les responsables sur le terrain à des actes pour lesquels ils sont mis sous les verrous.
C’est justement cette affaire pendante devant la justice malienne que les franciliens d’origine sont venus dénoncer devant le consulat à travers le sit-in de mai. La même opération de communication a été envisagée devant d’autres consulats du Mali. Celle de Paris, première de cette série, et très médiatisée, a interpellé au plus niveau de l’Etat. Ainsi, une mission a été dépêchée pour entamer des négociations conduites par les Affaires étrangères. Cette mission a écouté non seulement les manifestants, mais aussi les autorités diplomatiques et consulaires. Si les membres de Yelimane Dagakané sont fondés à manifester leur mécontentement au nom des droits que le Mali et la France reconnaissent et protègent, force est de constater que leurs griefs sont assez décalés de la vie du consulat. Il ne revient pas au consulat de s’immiscer dans une affaire pendante devant la justice au pays. Cependant, cette manifestation cache d’autres griefs qu’elle a servi à mettre à jour. Il s’agit du passeport biométrique dont l’obtention constitue un goulot d’étranglement pour les Maliens de France.
La mission comprenant les services de renseignements maliens que dirige le général Moussa Diawara se concentre sur le fonctionnement, la gestion du consulat sans oublier les conditions de travail des diplomatiques et locaux. Elle entreprend de passer au peigne fin toutes les procédures de délivrance des actes administratifs aux usagers et tous les griefs qui sont portés contre le service consulaire par la communauté malienne. Au titre de ces griefs, il est important de citer la présence d’un réseau d’intermédiaires pour la délivrance des actes consulaires, les délais assez longs d’obtention des documents qui pénalisent nos compatriotes dans leurs relations quotidiennes avec les autorités françaises, voire leur mobilité internationale. Plusieurs irrégularités seront décelées avec un manque à gagner, des actes de faux et usage de faux, entre autres. Un grand réseau de faussaires de visas a été démantelé. Dans la discrétion, ce nettoyage opéré a permis de ramener la sérénité au sein du Consulat dont les recettes à l’heure du biométrique avoisinent les 240.000 euros.
Le passeport biométrique
Après la mise en place du passeport biométrique dont le paiement s’effectue au niveau de la BMS, toute démarche au niveau du consulat pour le paiement est désormais arrêtée. Ce dispositif a eu pour effet de dissiper les récurrentes plaintes liées à la disparition de reçu de paiement des usagers.
Le visa électronique
Ce système a permis l’application de la réglementation en vigueur sur le voyage vers le Mali. Avec la mise en place de ce visa, tous les demandeurs sont automatiquement enregistrés sur la base de données. Le numéro de leur passeport, leur filiation, leur photo, leur adresse en France et au Mali et le motif de leur voyage sont connus. Ce mécanisme organise la traçabilité de l’entrée et la sortie des personnes au Mali sur la base de visa au Consulat du Mali d’une part et d’autre part permet de lutter efficacement contre le trafic de visa. Les recettes sont clairement identifiées : nombre de visa octroyé pendant une journée et le montant total des visas avec l’impression d’un état financier. Tout ce travail effectué a commencé à produire les résultats encourageants : le rapport financier donne entre 150.000 et 200.000 mille euros en moyenne par mois contre seulement 50.000 mille euros durant la même période sous l’ancien système.
Le personnel
L’effectif pléthorique des agents toutes catégories confondues subit une réduction drastique avec le rappel de plusieurs diplomates. Les démarcheurs et les intermédiaires ont disparu, le réseau de trafic de visas démantelé avec à la clef des licenciements effectués au niveau du personnel recruté local. Aujourd’hui, même s’il reste à maintenir le cap et à renforcer les efforts déployés, force est de reconnaître qu’un vent de changement profond souffle sur le Consulat du Mali en France. Il se fait sentir un réel soulagement chez les usagers. Le but étant la recherche de la satisfaction des Maliens de France qui sont au cœur de la politique d’IBK depuis sa prise de fonction.
T.G
Source : Le Reporter