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Conseil de sécurité nationale : Un de plus ?

Il y a deux semaines, le Conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création du Conseil de sécurité nationale. Une nouvelle structure multisectorielle née du programme « Initiative Obama ». Placée sous l’autorité directe du Président de la République, elle vise l’amélioration de la gouvernance et de  la sécurité et se veut un outil d’anticipation et de résolution des crises.

 

« Ce conseil fait suite à ce qu’on appelle l’Initiative Obama. En 2014, il (Barack Obama) a rencontré les présidents africains et décidé de mettre en place  un programme d’amélioration de la gouvernance et de la sécurité dans les pays test. Six pays ont été choisis, trois anglophones, le Kenya le Ghana et le Nigeria, et trois francophones, le Mali, le Niger et la Tunisie », explique l’Inspecteur général de police  Ibrahim Diallo, Commissaire à la Réforme du secteur de la sécurité. Le projet a été adopté lors du Conseil des ministres du 28 février et est l’un des volets de la réforme. Selon l’Inspecteur général, l’objectif est « d’améliorer la gouvernance dans le secteur particulier de la défense et de la sécurité et  plus spécifiquement de la police et de la justice ».

Les insuffisances constatées dans le suivi de ces questions, mais aussi dans la coordination du renseignement au niveau national, ont motivé la création du conseil.  « Nous avons suggéré la création de ce conseil, rattaché au Président de la République lui-même, pour qu’il  soit au centre des questions de défense et de sécurité et pour que s’il y a un problème de défense ou d’urgence  les informations remontent directement au chef de l’État, qui prend les décisions ».

Pourtant, des structures similaires existent, notamment le Conseil supérieur de la défense  et le Conseil supérieur de la sécurité. Selon le Commissaire à la réforme du secteur de la sécurité, la différence se situera au  niveau de l’efficacité. « Les compétences de certaines de ces structures vont revenir à ce conseil. Cela permettra la célérité dans les décisions ».

Pour Khalid Dembelé, économiste et chercheur au Centre de recherches et d’analyses politiques, économiques et sociales (CRAPES), l’enjeu est ailleurs. « Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas de créer des nouvelles structures de sécurité avec les mêmes acteurs mais d’associer des acteurs de la société civile à l’élaboration des solutions, car ce sont eux qui subissent tous les jours les impacts de  cette situation d’insécurité ».  « La solution, de toutes façons, ne viendra pas de ce conseil », insiste le chercheur. Et l’Inspecteur Diallo de conclure : « on ne peut jamais empêcher les crises. Le plus important, c’est de les anticiper et de proposer des solutions ».

Journal du mali

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