Les litiges autour des parcelles à usage d’habitation deviennent le lot quotidien dans notre pays où, les cas les plus rocambolesques sont régulièrement rapportés par les médias. C’est le cas d’une bande de trois individus, qui tentent par tous les moyens de s’accaparer de la parcelle appartenant aux héritiers de feu Nama Madi Touré représentés par Moustapha Touré.
De quoi s’agit-il ? La famille Touré a acquis, il y a de cela plusieurs décennies, une parcelle d’une superficie de 4 ha, 50 a et 72 ca, située à Samanko dans une zone appelée Djicoroni Coura. La parcelle (dont le titre définitive date de 2005) a été immatriculée au niveau du cercle de Kati sous le n° 15 507. Dernièrement, les héritiers du Vieux Touré ont décidé du partage de leur héritage. C’est alors qu’ils se sont trouvés confrontés à une situation qu’ils étaient loin de prévoir : un beau matin, pendant que les premiers héritiers ont entamé les premiers travaux sur leurs parcelles, ils ont été menacés dans la jouissance de leur droit par un certain Amadou plus couramment connu avec le surnom de «Dollar». Ce dernier se présenta aux héritiers en tant que président d’une prétendue Association des municipalités du Mandé. Il confia donc à la famille Touré, que la parcelle en question ne peut faire l’objet d’une appropriation privée dans la mesure où elle fait partie, selon lui, d’une piste (la piste sylvo pastorale). Une dispute éclata toute de suite entre les héritiers qui, face à l’intransigeance de « Dollar» lui ont demandé sur quel document administratif il se fonde. Ayant été incapable de produire le moindre document administratif, les héritiers Touré, ont alors décidé d’ignorer cette intervention. Mais, leur étonnement fut grand quand, quelques jours après cette discussion, deux personnes, Alou Badra Camara et Mamadou Touré, se sont présentées sur le site de la parcelle munis d’une procuration reçue de «Dollar» et qui leur donne l’autorisation de morceler la parcelle dont les héritiers Touré revendiquent la propriété. Face à la résistance de la famille Touré, «Dollar», introduit une plainte contre les héritiers au niveau du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV où les parties ont comparu, pour la première fois, le 25 avril dernier. Le jour de l’audience, outre les parties, le tribunal a aussi fait comparaître le maire de la commune où est située la parcelle, objet du conflit.
Pendant les débats, le maire a fait prouvé que la parcelle litigieuse appartient bel et bien à la famille Touré ; mais dans sa décision, le juge n’aurait pas tenu compte de l’avis de l’édile qui a même produit au tribunal le plan de masse du site. Le problème est resté donc entier, quand un jour, les héritiers ont fait le constat que la bande à «Dollar» a débuté sur le site des travaux, après y avoir implanté des piquets par endroit. Immédiatement, ils (les héritiers) ont introduit à leur tour une plainte contre le trio : Amadou dit «Dollar», Alou Badra Camara et Mamadou Touré. Suite à un soit transmis délivré par le commandant de la Brigade Territoriale de Bamako, une convocation a été délivrée contre «Dollar» et son groupe. Deux ont accepté prendre la convocation sans tergiverser. Quant au nommé Alou Badra Camara, non seulement il refuse de prendre la convocation, il n’a aussi jamais voulu se présenter à la Brigade Territoriale. Pendant plusieurs jours, malgré les recherches il est resté introuvable. Finalement, la semaine dernière, des témoins ont informé la famille Touré de ce que «Dollar», accompagné de géomètres, est entrain de morceler la parcelle. Les héritiers vont le trouver sur place et lui présenta sa convocation qu’il ignora superbement. Deux semaines se sont déroulées quand l’un des héritiers (qui se trouve être un porteur d’uniforme) décida de se présenter sur la parcelle pour constater les travaux que «Dollar» et ses éléments ont fait sur la parcelle. Il tomba nez à nez avec le nommé Mamadou Touré qui reconnu le militaire. Sur le champ, il prit son téléphone et sollicita l’intervention de la police militaire. Une équipe a été dépêchée sur place et tous ont été conduits pour être entendus au niveau du siège de la police militaire. Après les avoir écouté, la police militaire a décidé de les mettre à la disposition de la Brigade Territoriale de la gendarmerie. Qui s’occupe désormais de l’affaire.