L’Association Nuygal Pulaaku et les cadres des cercles de Koro et Bankass ont aminé, le dimanche dernier, une conférence de presse afin éclairer l’opinion sur l’accord de paix signé, le 28 août 2018, entre les communautés Dogons et Peulhs du cercle de Koro, à Sévaré…
La signature de cet accord a été rendue possible grâce à la médiation de l’ONG Hd (Centre pour le dialogue humanitaire) entamée depuis juillet 2017. Ainsi, après plusieurs démarches pratiques menées, auxquelles ont été associées des personnes ressources originaires des 2 cercles, que les chefs de villages dogons et peulhs du cercle de Koro ont signé cet accord de paix entre leurs communautés. Cependant, certains mouvements disent ne pas se reconnaitre dans cet accord…
Pour les membres de l’Association Nuygal Pulaaku, depuis la rébellion des années 1990 au Mali, jusqu’à cette dernière crise sécuritaire au Centre, les commanditaires des troubles ont à chaque fois trouvé les moyens de lever des milices tribales pour noyer la crise dans une guerre interethnique… « C’est le cas dans le Centre, particulièrement dans le Séno-Mango, Séno-Gondo et Séno-Bankass où cohabitent essentiellement Dogons et Peulhs. On est venu au constat, puis à la conclusion que cette crise, cache mal un plan visant à déstabiliser le Séno et au-delà, le Centre tout entier », a indiqué le coordinateur de Nuygal Pulaaku, Me Hassan Barry.
Pour Me Barry, l’accord prend compte des préoccupations des deux communautés : « Pour se faire, il faut retourner aux pratiques d’avant, notamment l’élevage, les pâturages, etc. Ceux-ci ont été examinés et ont fait l’objet d’un accord avec les cultivateurs dogons. L’accord, en réalité, met fin à toutes violences dans le cercle de Koro ».
Cet accord, selon les conférenciers, est le meilleur de tous les compromis entre les deux communautés depuis le début des hostilités. Son respect incombe à toutes les parties signataires. « Tout manquement fera l’objet de sanction. Il y a une gamme de sanctions qui est prévue et qui sera infligé chaque fois qu’on aura constaté que tel est l’auteur de telle violation. La différence avec les autres accords est que cet accord est un accord écrit qui comporte une sanction et une obligation grave qu’on est tenu de respecter », prévient Me Hassan Barry.
L’Association des Nuygal Pulaaku et les cadres des cercles de Koro et Bankass regrettent le rejet de cet accord par la branche militaire du mouvement Dan-Na Ambassagou. Cependant, ils invitent l’Etat à user de ses forces pour faire respecter la volonté des chefs de village qui représentent légitimement les populations.
Par ailleurs, l’association « Nuygal Pulaaku et les cadres ressortissants du cercle de Koro et Bankass condamnent vigoureusement les atteintes graves et répétées à la vie des populations civiles et rend personnellement responsable le chef des combattants de la milice dont il a la direction ; exhortent le gouverneur de la région de Mopti à faire le constat de la violation de l’accord signé le 28 août 2018 à Sévaré entre les chefs de village Dogons et Peulhs du cercle de Koro notamment à Komboko dont le village a été incendié le samedi 8 septembre dernier occasionnant 12 morts dont de nombreux enfants ; invitent le gouvernement à engager sans délai des poursuites pénales contre toute milice et toute personne impliquée dans le génocide perpétré dans le Séno…
Après Koro, il est prévu la signature d’un accord entre Dogons et Peuls des autres cercles de la région de Mopti.
Mohamed Sylla
Source: L’ Aube