Sous les coups de butoir des pétitionnaires, le directoire est sorti de sa torpeur et pris une double décision devant ramener un peu de sérénité dans le parti.
La poire est divisée en deux. Les pétitionnaires, réduits en minorité, ne s’en sortent pas les mains vides. Ils peuvent sautiller de joie d’avoir réussi à secouer le cocotier, même s’ils peuvent regretter d’avoir à attendre jusqu’au 23 octobre, date retenue finalement pour la tenue de la conférence nationale ordinaire préférée à des assisses extraordinaires qu’ils ont voulu imposer au bureau exécutif national. En attendant, l’Union pour la république et la démocratie (URD) compte bien lancer dans les jours à venir l’appel à candidature pour la prochaine présidentielle. Un double décision prise samedi visant à désamorcer la bombe au moment où des jeunes cadres piaffent d’impatience. Ceux-ci sont très remontés contre l’adhésion de Boubou Cissé, dernier Premier ministre du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta et suspecté de tremper dans les tueries de manifestants contre le régime.
Faible moisson
Les pétitionnaires ont jeté leur dernière goutte d’essence dans le moteur, sans pourtant réussir à atteindre les 170 signatures requises sur un total de 260 membres qui peuplent le bureau exécutif national. Ils n’ont recueilli que 72 signataires. La mise en garde de Salikou Sanogo, premier vice-président, a visiblement pesé de tout son poids pour leur barrer la route. Puisqu’ils ne l’ont laissé d’autre choix en fixant un ultimatum de vingt jours. « Je voudrais attirer l’attention de tous et de toutes sur les dangers que comporte une telle démarche pour notre parti. A l’occasion de la tenue de nos instances, des décisions idoines ont toujours été prises en toute responsabilité par le BEN en fonction du contexte et des enjeux du moment. Pour la sauvegarde de la cohésion et l’unité de notre parti, j’exhorte les initiateurs de cette action à y mettre fin immédiatement…Notre parti est aujourd’hui perçu comme celui autour duquel pourra se construire la dynamique qui sortira notre pays de cette crise dans laquelle nous vivons depuis si longtemps… Ce n’est donc pas le moment de s’offrir en spectacle. Ensemble, unis, nous réussirons »a-t-il martelé.
Le compte à rebours a commencé dès le jour de lancement de la pétition ainsi libellée : « Conformément aux dispositions des articles 50 et 54 des statuts de l’Union pour la République et la Démocratie et de l’article 46 de son règlement intérieur, nous membres du Bureau exécutif national, demandons au premier vice-président du parti la convocation et la tenue d’une conférence nationale extraordinaire dans un délai de 20 jours à partir de la signature de cette pétition ». Au lieu de 2o jours, ils sont contraints de prendre leur mal en patience, puisque ce sera le 23 octobre.
En finir avec la question de candidature
« Les cadres qui voulaient qu’on finisse aujourd’hui avec toute la procédure de désignation, ont accepté qu’on lance pour le moment que l’appel à candidature », a écrit Moussa Sey Diallo sur sa page Facebook. La préférence est allée à un mode de désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle que l’organisation de primaires. Une commission reflétant les tendances verra bientôt le jour, avec sur sa table l’établissement des critères qui seront ensuite validées par l’instance dirigeante du parti. «Nous avons présentement six probables candidats. Et chaque candidat représente une tendance », a-t-il relevé. « Il importe de faire savoir qu’à l’URD les textes stipulent que le BEN désigne le candidat, et la conférence d’investiture l’investit. Aussi à l’URD le consensus a toujours primé. C’est pourquoi dans la salle, la majorité qui s’est exprimée, a parlé de consensus. Alors il est fort probable que le peuple URD puisse surprendre en faisant honneur à ses sympathisants au finish ».
Au nombre des grosses cylindrées, qui sont de potentiels candidats à la candidature, circulent les noms de Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra, Me Demba Traoré, Dr Madou Diallo. Toutefois, un rapprochement de Me Demba Traoré et Dr Madou Diallo est fort probable.
Georges François Traoré
Source: L’Informateur