Le Mali brille, mais ce n’est pas seulement sous le soleil ardent du Sahel. C’est surtout dans les chiffres impressionnants de ses revenus miniers que le pays rayonne aujourd’hui. En décembre 2024, 500 milliards de francs CFA, soit environ 780 millions de dollars, ont atterri dans les caisses de l’État. Et ce n’est pas tout : d’ici mars 2025, le trésor national devrait grossir de 750 milliards de francs CFA (1,2 milliard de dollars). Du jamais-vu !
Bamada.net-Derrière ces montants faramineux se cache un homme, Aloussény Sanou, ministre de l’Économie et des Finances. Ancien banquier et stratège chevronné, il pilote avec rigueur l’application du nouveau code minier, promulgué en 2023. Ce texte, véritable colonne vertébrale de la réforme, permet au Mali de prendre une part plus importante dans les richesses générées par ses sous-sols. Désormais, la participation de l’État dans les entreprises minières passe de 20 % à 35 %. Et comme si cela ne suffisait pas, une clause prévoit que, si le prix de l’or dépasse 1 500 dollars l’once, le pays empoche automatiquement 7,5 % des ventes.
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Avouons-le, ce mécanisme a de quoi faire rêver. Le Mali, longtemps perçu comme un simple exportateur de matières premières, semble enfin s’armer pour tirer le meilleur parti de ses ressources naturelles. Mais cette pluie d’or appelle aussi à la prudence.
Des chiffres prometteurs, mais pour qui ?
L’histoire nous l’a souvent montré : les ressources minières peuvent être une bénédiction ou un fardeau. Si les revenus tirés de l’or malien offrent des perspectives de développement, ils soulèvent également des questions cruciales. Seront-ils utilisés pour construire des écoles, équiper des hôpitaux et améliorer les routes ? Ou bien disparaîtront-ils dans les méandres d’une mauvaise gestion ?
La vigilance est de mise, car les Maliens, eux, ne veulent plus de promesses vides. Ils veulent des résultats concrets. Dans les marchés de Bamako comme dans les villages reculés, on attend des signes tangibles que cette richesse se traduit en progrès réel.
Un virage à ne pas manquer
Le potentiel est là, indéniablement. Le Mali a les moyens de devenir un modèle en matière de gestion des ressources naturelles. Mais pour cela, il faudra plus que des lois et des chiffres impressionnants. Il faudra une gouvernance irréprochable, une transparence exemplaire et, surtout, une volonté politique sans faille pour faire de l’or un outil de transformation sociale.
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Alors que le pays entre dans une nouvelle ère, la question est simple : Bamako saura-t-elle transformer cet or en développement ? Pour l’instant, les signaux sont encourageants, mais les défis restent immenses.
Chez Bamada.net, nous continuerons à scruter chaque avancée, chaque étape, convaincus que cet or ne vaut rien s’il ne brille pas dans la vie des Maliens. L’histoire est en marche, mais elle n’a pas encore livré son verdict.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net