Le Mali sort difficilement de l’élection présidentielle du 29 juillet qui a laissé de grosses plumes puisque SoumailaCissé, candidat malheureux et ses partisans refusent toujours de reconnaître la victoire d’IBK. Le gouvernement SBM II, qui a bénéficié de la confiance du Président IBK, met les turbos afin d’accélérer la mise en œuvre de l’accord d’Alger moribond et dit de la paix et de la cohésion pour le Mali,en vain. C’est fort de ce constat hallucinant que SBM habitué aux manœuvres dont lui seul détient le secret, veut mettre la vitesse supérieure pour appliquer l’accord d’Alger à quelques semaines de l’ultimatum de l’ONU prévu pour le 31 décembre 2018. Au lieu de tenir un langage franc avec le peuple malien, l’homme par « ses dribles magiques »se cache derrière la LOI 2012 du régime ATT pour réaliser en fait le rêve de la CMA et de ses alliés. En tout cas, indiquent nos sources, ériger des collectivités administratives ne veut pas dire, créer des collectivités territoriales. Ce qui explique le découpage administratif de la marque de Mohamed Ag Erlaf, non moins Ministre de l’Administration Territoriale, (dont la démission est demandée mordicus par la société civile) puisque soupçonné d’être le représentant attitré des indépendantistes dans le gouvernement. Votre journal a tenté de comprendre ce mensonge d’Etat qui ne dit pas son nom.
Après avoir échoué dans l’organisation des législatives aux lendemains de la réélection d’IBK à Koulouba, le PM, sort cette autre carte du découpage administratif, savamment réfléchi puisque allant dans le sens de l’application de l’accord d’Alger certes mais, contre les désidératas du peuple malien épris de paix et de justice et d’équité. D’où l’organisation d’une conférence dite « sociale » courant janvier prochain.
Malgré des pressions, des missions, rien n y fait, l’opposition, voire les candidats malheureux lors de cette présidentielle pour la plupart, ne se reconnaissent pas de la réélection d’IBK, encore moins, de la façon dont le pays est dirigé. Pire, le torchon continue de brûler entre le régime et des leaders religieux et non les moindres, sans compter le front social qui se durcit avec ses grèves persistantes. L’organisation de ces concertations régionales décriées puisque rejetées par l’opposition et la société civile consciente.
La reconduction de SBM au poste de PM à la surprise générale pour les esprits avisés, au détriment du Directeur de campagne du candidat IBK, BocaryTréta, celui-là même qui, avec des camarades et non les moindres, se sont battus pour que la présidentielle puisse se tenir, suscite commentaires, débats et indignations. A vrai dire, les cœurs se ravivent, la tension monte en ce début de mandat difficile pourLadjiBourama. « Mais le chef demeure toujours le chef et ses ordres sont à exécuter. C’est ce qui a été fait. Du jamais vu dans aucun pays au monde, un directeur de campagne qui est méprisé puisque SBM constituera son gouvernement sans le concerter. Aujourd’hui, il ne se gêne pas de venir à EPM pour leur demander de l’accompagner. Un vrai paradoxe», me confie-t-on.
C’est fort de ce constat alarmant, au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes dont l’application de l’accord d’Alger qui urge, SBM, spécialiste de la diversion, sort l’organisation des élections législatives au lieu de la révision constitutionnelle qui a échoué l’année dernière suite à la pression de la société civile. La conséquence directe de cette manœuvre a vu beaucoup de partis se diviser. Le grand gagnant semble être le parti ASMA du PM SBM, qui se frotte les mains.
Mieux, l’organisation des élections législatives, va diviser autant le parti présidentiel, que la majorité mais renforcera le parti du PM, « l’ASMA » qui enregistre en cascade des adhésions massives. « La mayonnaise a bien pris », remarque un cadre politique. La pression de l’opposition et de la société civile fera en sorte que ces législatives seront reportées jusqu’à nouvel ordre. Une belle victoire de la démocratie. En réalité, l’organisation des législatives était de la poudre aux yeux des maliens afin de les détourner des vrais dangers qui guettent le pays. Et pour cause, la résolution 24/23 de l’ONU du 28 juin 2018 en son chapitre 7 ordonne aux autorités maliennes l’application intégrale d’ici le 31 décembre prochain, de l’accord d’Alger censé ramené la paix et qui se transforme petit à petit, en accord de désunion et de désintégration du pays au vu et au su d’une communauté internationale inébranlable dans son projet machiavélique de partition qui ne dit pas son nom, du Mali.
La conférence sociale
L’organisation d’une conférence sociale en janvier 2019 par le PM SBM, rentre dans cette optique machiavéliqued’application de l’accord d’Alger où il a entamé des rencontres avec les partis politiques, la société civile et vice versa, afin d’expliquer dit-il,« le bienfondé » de son projet aux différents acteurs. Et pour cause !
A voir les termes de références, les participants triés à la volée comme d’habitude, discuteront semble-t-il, de salaires des travailleurs mais aussi, du projet de découpage administratif qui animera les débats. Un thème qui fait déjà des vagues lors des débats et discussions pour fustiger ce que bien de compatriotes avisés, qualifient de « partition déguisée du Mali et le portrait-robot du futur état Azawadien ». « L’incompétence et l’échec du PM crèvent les yeux »,nous confie cet autre cadre politique avisé.
SBM et Ag Erlaf tentent de noyer le poisson dans l’eau
Si le Ministre de l’Administration Territoriale, Mohamed Ag Erlaf tente de noyer le poisson dans l’eau en faisant croire aux maliens qu’il a fait un découpage administratif suivant la LOI 2012/017 et 018 du 02 mars 2012, a créée neuf circonscriptions administratives, soit neuf régions en plus de celles qui existaient déjà » indique qu’il crée de nouvelles collectivités afin de rapprocher les administrés des régions Nord, de l’administration. La loi 018 créée des cercles dans les cinq régions du Nord. Cette loi en tant que telle, ne prévoit pas la création de Collectivités Territoriales comme le fait Ag Erlaf car, celles seront dotées de pouvoirs, c’est à dire, ont compétence dans tous les domaines sauf ladéfense, la création de monnaie ou nommer des ambassadeurs. Donc, une sorte d’autonomie à peine voilée. Sinon, comment expliquer les créations de nouvelles régions, de nouvelles préfectures ou de Sous-Préfectures dans des zones sous peuplées au détriment de villes du Sud comme Koutiala bien peuplée?
Le PM se base sur ces lois 017 et 018 qui disent qu’au bout de cinq ans après sa promulgation, toutes les régions devraient être opérationnelles. Ce délai étant expiré le 02 mars 2017, donc pour SBM, le découpage actuel est un parachèvement de cette loi. En réalité, ce projet d’ATT avait pour objectifs de rapprocher les administrés de l’administration en créant de nouvelles collectivités électorales pour plus de représentativité. En clair, il s’agit de « circonscriptions administratives de l’Etat, soit de simples aires géographiques correspondant aux implantations des services de l’Etat et limitant territorialement l’exercice des attributions de leurs agents », comme l’indique le livre « Droit Administratif 6èmeédition de George Dupuis, Marie-José Guédon et de Patrice Chrétien ». Mieux, le même ouvrage précise ce que « sont les collectivités territoriales ou décentralisées dotées de personnalité morale et juridique conférée par la première par ces mots : sont des territoires autonomes par rapport à l’Etat, ont une personnalité moraleavec une vie administrative propre, s’administre librement par des conseils élus ».Aujourd’hui, le PM n’arrive pas à expliquer clairement aux maliens qu’il s‘agit bien de la mise en œuvre intégrale de l’accord d’Alger en son article 6, alinéas 7 mais dans le sens des desideratas de la CMA et alliés », remarque un cadre de l’EPM qui a requis l’anonymat.
Six mois de sursis, bientôt la fin !
Mieux, la Feuille de route du 22 mars 2018 en son point 18 fixe comme actions prioritaires le découpage administratif au plus tard le 31 décembre 2018 ; tous ces engagements de mise en œuvre de l’accord d’Alger comme stipulé dans la résolution 24/23 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont été endossées dans le cadre du pacte pour la paix signé le 15 octobre 2018 entre le gouvernement et la MINUSMA, rappelant cet engagement.
SBM et Ag Erlaf veulent mener le peuple malien en bateau !
« A vrai dire, ce découpage actuel pose problème, en ce sens que le PM et son Ministre de l’Administration Territoriale veulent mener le peuple malien en bateau puisque le régime IBK s’est engagé pour une énième fois avec les Nations Unies (Pacte pour la Paix signé en octobre dernier) àappliquer coûte que coûte cet accord de tous les dangers que votre journal et bien d’autres confrères, l’opposition et société civile, n’ont jamais cessé de dénoncer puisque contraire aux desideratas du peuple malien dans toute sa diversité, épris de paix, de cohésion et de justice », nous fait savoir Ahmed, cadre du Nord. En réalité avec cette pression de la communauté internationale, le régime IBK acculé dans tous les sens, veut faire avaler aux maliens cette couleuvre préparé à Alger des mois durant. Et pour cause !
Par exemple, l’érection de communes en régions, création de six cercles à Taoudénit était une commune de Tombouctou, soit six députés ; Kidal, huit députésalors que Koutiala avec près de deux millions d’habitants, n’obtient que trois députés, Almoustrat et Assibogo érigés en cercles. « Ce que les Idnanes, communauté à laquelle appartient AG Erlaf, l’enfant d’Erssane, n’ont pas gagné par la guerre, l’obtienne par ce découpage administratif taillé sur mesure», déplore cet autre cadre du Nord.
La loi 2012 d’ATT comme paravent
Il est vrai que ce découpage rentre dans l’application de l’accord d’Alger qui dit en son article 6, alinéas 7 ceci : «Améliorer la représentation des populations à l’Assemblée Nationale par l’augmentation du nombre de circonscriptions électorales et/ ou toutes autres mesures appropriés », ou «assurer une meilleure représentativité des populations du Nord dansles institutions et grands services publics, corps et administrations de la République».Mais, qu’est-ce que la création de collectivités territoriales vient faire dans cette loi d’ATT dont se sert aujourd’hui de paravent aujourd’hui le PM ?
Des sanctions graves de l’ONU pointent-elles à l’horizon ?
Pire, la signature d’un Pacte Pour la Paix au Mali entre le gouvernement et l’ONU (rappelé plus haut) à travers son représentant, le Tchadien Mahamat Saleh, qui rappelle l’engagement de nos autorités à appliquer l’accord d’Alger, c’est-à-dire rentre effectif ce fameux découpage dit « administratif » sachant bien qu’au deadline fixé par l’instance onusienne qui expirera ce 31 décembre, avec le ras-le-bol actuel, ne permettra pas le respect de ce calendrier. Selon des interlocuteurs, le 31 décembre étant le dernier deadline expiré, le Mali court de graves sanctions (modification du mandat de la MINUSMA au Mali à titre d’exemple) puisque lors du vote de la résolution 24/23, les USA avait fixé quatre mois pour appliquer l’accord d’Alger, mais, les mêmes sources rappellent que c’est la France qui s’est battue pour obtenir six mois qui nous ramène au 31 décembre 2018 sans que l’accord ne soit exécuté conformément aux désidératas d’une communauté internationale inflexible cette fois-ci à nous épargner de mesures drastiques graves pour le pays. En réalité, selon nos informations, la non application de ses engagements pris par le régime IBK, provoqueront de lourdes sanctions de la part de l’ONU.
L’empressement du PM
C’est ce qui expliquerait l’empressement du PM à organiser coûte que coûte des « concertations régionales » en cours, ensuite, une conférence sociale en janvier pour éviter de tel scénario catastrophe avec l’ONU. En clair, pour des spécialistes qui suivent la situation du Mali, nous nous acheminons vers une situation conflictuelle entre le gouvernement et le peuple si des assurances ne sontpas données.
L’incompétence du PM au grand jour…
Au finish, l’incompétence du PM est criarde et vient d’éclater au grand jour. Il revient au Président IBK de s’assumer en se débarrassant de cette caricature qui depuis son arrivée, l’insécurité s’aggrave, l’embrasement du Centre en un exemple frappant et déboussolant. Pire, l’organisation de la présidentielle a vu des patriotes à l’image de cadres d’Ensemble Pour le Mali (qui ont boudé ces concertations semble-t-il), l’opposition, la société civile, s’investir en donnant le mieux d’eux-mêmes. Le sauveur est en passe de devenir un fossoyeur de l’Etat ?
« Dans ce cas, qu’attend IBK ? », s’interrogent des citoyens et non les moindres.
Bokari Dicko
Mali Demain