La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bcéao) pour le Mali a tenu hier à Bamako, sa journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs. La rencontre annuelle s’est prononcée sur les perspectives du Mali pour l’année en cours. Déjà, les performances en 2018, en termes de comptes extérieurs « sont à saluer », s’est félicitée Mme le ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Barry Aoua Sylla.
L’organisation de cette journée de la Bcéao vise à vulgariser des comptes extérieurs de la période récente au Mali. Les comptes extérieurs se constituent de la balance des paiements et de la position extérieure globale.
Il s’agissait aussi, en cette journée annuelle, entre acteurs des institutions internationales et régionales, services techniques rattachés au ministère de l’Economie et des Finances, des banques et établissements financiers de la place, d’échanger sur les contraintes qui affectent la compétitivité d’économie nationale et de se pencher sur les perspectives pour l’année en cours.
Les performances du Mali en 2018, en termes de comptes extérieurs, selon Mme le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget, Barry Aoua Sylla, sont à saluer. Le Pays avait enregistré en 2017 et 2018, respectivement des déficits de 41,3 milliards et 317,8 milliards de F CFA. « Après plusieurs années de déficit, le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 105 milliards de F CFA ».
Si ce résultat est attribuable à l’amélioration sensible du solde courant qui, rapporté au PIB, s’est établit à 4,9 % en 2018, il est souhaitable que « ces performances se maintiennent ou se consolident au cours des années », estime Mme le ministre délégué
Forte progression
Dans la sixième édition du manuel de la balance des paiements et de la position extérieure globale du FMI parue en 2019, au titre 2018, les exportations de marchandises se sont élevées à 1 991,4 milliards de F CFA. Par rapport à l’année précédente, ces données enregistrent une augmentation de 18 %. Le manuel souligne par ailleurs une forte centration des exportations de marchandises sur l’or. Cette matière seule représente 70 % des exportations de marchandises. Dans la liste le coton se positionne après avec environ 14 %.
Les importations par contre se sont établies, en valeur Fob (c’est dire moins le fret et les assurances) à 2 204,0 milliards de F CFA. Elles montrent aussi un accroissement de 5,2 % par à 2017.
La balance commerciale par ailleurs est ressortie déficitaire de 212,6 milliards de F CFA. Un chiffre en amélioration sensible par rapport à l’année précédente, où il s’était établi à 409,6 milliards de F CFA. Cette évolution, a fait remarquer le directeur national de la Bcéao pour le Mali, est imputable à la forte progression des exportations d’or.
Diversification des exportations
Pour le directeur national de la Bcéao pour le Mali, l’amélioration du solde courant demande aujourd’hui la diversification des exportations concentrées autour de l’or. D’autres doléances soumises par le présentant sont relatives à l’accroissement de la production agricole, en vue de réduire les importations de produits alimentaires de même que la promotion d’entreprises dans les secteurs des services, qui alimentent aujourd’hui, estime-t-il, pour une large part, le déficit courant.
La 12e la journée annuelle de diffusion des comptes extérieurs du Mali de la Bcéao a réfléchi cette année sur « le dispositif de l’enquête permanente sur le commerce international des services dans les Etats de l’Uémoa et ses liens possibles avec les données de la balance des paiements ».
L’enjeu de ce thème est double selon le directeur national de la Bcéao pour le Mali, Konzo Traoré. « Il s’agit de susciter des réflexions d’une part sur les conditions actuelles de mise en œuvre de ce dispositif et, d’autre part, sur les données collectées et les compléments qu’elles pourraient apporter à terme aux statistiques de balance des paiements, en vue d’une meilleure connaissance des flux de services enregistrés au Mali ».
Le directeur national de la Bcéao pour le Mali Konzo Traoré est revenu sur la nécessité aujourd’hui pour le Mali de disposer de données fiables et exhaustives. Une condition, souligne le directeur national, pour assurer la pertinence des analyses relatives aux comptes extérieurs. Sur la question, M. Traoré a informé que des assurances sont données aux agents économiques enquêtés, s’agissant du strict respect du caractère anonyme et confidentiel des informations collectées.
A noter que c’est le directeur de l’Institut national de la statistique (Instat) qui préside actuellement le comité national de la balance de paiements, instance chargée de l’adoption des comptes extérieurs au Mali. La Bcéao, quant à elle, assure le secrétariat dans les pays de la zone.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Mali Tribune