Boudés par des organisations de la société civile et des partis politiques, 11 personnes ont été tirées au sort ce lundi 22 août 2022 par l’huissier commissaire de justice Me Alhousseyni DIOP, au CICB pour être membres du collège de l’Autorité indépendante de la gestion des élections. Parmi celles-ci, une commission retiendra les mandataires de la classe politique et de la société civile au compte de cette structure.
Les représentants de la classe politique et de la société civile qui ont été tirés au sort ce lundi en présence des acteurs politiques et de la société civile sous la supervision de l’huissier commissaire de justice Me Alhousseyni DIOP.
Ce tirage au sort a pour but d’établir une liste de 8 candidats pour les partis politiques et 6 candidats pour les organisations de la société civile. Cela, en tenant compte du genre.
Au terme cette étape, les 8 représentants des partis politiques au collège de l’AIGE seront composés de 4 hommes et de 4 femmes. Quant aux organisations de la société civile, les représentants seront composés de 3 hommes et de 3 femmes.
Pour le processus, le département a enregistré 172 dossiers de candidatures suivant les critères prévus dans l’article 7 de la loi électorale.
Après avoir rappelé la règle du tirage au sort, chaque nom des différents candidats écrit sur une feuille est appelé avant de plier le papier puis agrafé. Ensuite, le papier est mis dans un panier. Cette étape a été suivie par le tirage proprement dit par une personne neutre.
Pour le choix des quatre femmes politiques, Oumou DICKO du parti Rassemblement malien pour le travail (RAHMA), DAO Hawa KANTE du parti Alliance malienne pour le travail (AMAT), COUMARE Nana KONATE du parti Synergie des initiatives pour la renaissance africaine (SIRA) et Léila Walet Ibrahim de la Convergence pour l’émergence du Mali Faso Jo Ton ont été tirées au sort.
Quant aux hommes politiques, il s’agit en occurrence de Salomon ONGOIBA du parti Alliance pour la promotion et le développement du Mali (APDM), Harouna CISSOKO du parti Front uni pour la démocratie et le changement (FUDEC), Youssouf COULIBALY du parti Initiative pour la refondation du Mali (IRMA), copier coller sur bamada netAbdrahamane BAKHAGA de la Force citoyenne démocratique (FCD).
S’agissant des trois femmes de la société civile, il a été retenu Djénébou DIAKITE de la FORSAT Civile, Mariam DICKO du Centre malien pour le dialogue inter-parti et la démocratie (CMDID) et de TRAORE Nana SISSAKO du Conseil national de la société civile.
Enfin, pour les hommes retenus au compte de la société civile, il s’agit de Fily Moussa KANTE du RECOTRADE, de Sékou COULIBALY du Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP) et de Moussa KEITA de l’Ordre des notaires.
Les noms des 14 personnes tirées au sort seront transmis au ministère de l’Administration territoriale pour les choix définitifs des représentants de la classe politique et de la société civile à l’AIGE.
Le boycott des grands partis politiques
Le ministère de l’Administration territoriale dit avoir recouru à cette méthode à défaut de consensus entre les acteurs politiques sur le mode de désignation de leur représentant au collège de l’AIGE qui constitue l’innovation majeure de la loi électorale adoptée par le Conseil national de la Transition du fond de divergence avec le gouvernement qui a affirmé ne pas se respecter dans le texte amendé
Si cette loi a été saluée par de nombreux acteurs politiques, en revanche, à peine approuvée, sa mise en œuvre en certaines de ses dispositions pose problème et suscite la division entre acteurs politiques. Il s’agit notamment du mode de désignation des 4 représentants de la classe politique au collège de l’AIGE.
Pour les grandes formations politiques, en démocratie, le choix devait partir du fait majoritaire suivant notamment le nombre d’élus communaux. « Le parti Adema n’a pas envoyé de noms à ce processus, car le mode de désignation n’est pas démocratique. Il existe plusieurs baromètres pour choisir les représentants des partis à l’AIGE que d’aller à un tirage au sort. Aujourd’hui, les partis politiques bénéficient de l’aide de l’État au moins sur une base. Sur cette même base, on pouvait choisir les représentants de la classe », a regretté M. Fabou DIARRA, chargé à la communication de l’Adema.
Idem pour le parti CODEM qui a dénoncé également le fait que l’administration territoriale a fait fi de tous les principes démocratiques en optant pour une approche antidémocratique. Pour la CODEM, la gestion des affaires des partis politiques ne peut pas ignorer certaines valeurs en lien avec la démocratie.
Ainsi à défaut de consensus sur l’approche de fait majoritaire, elles ont décidé de boycotter le processus en s’abstenant d’envoyer le nom de leur représentant. Outre la CODEM, l’ADEMA, il y a aussi le RPM et l’URD. Ces formations disposent aujourd’hui les plus grands nombres d’élus communaux.
PAR SIKOU BAH
Source: Info-Matin