« C’est un budget ambitieux, il y a assez de projets qui répondent aux besoins des habitants de la commune», a approuvé Mohamed Sangaré. «Que des mots et des chiffres ! On verra bien ce qui sera concrètement fait sur le terrain », a relevé Fanta Coulibaly.
Tous les deux, habitants de la Commune V du District de Bamako, ils étaient présents samedi dernier au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba où le maire, Amadou Ouattara, avait convié ses mandants à un débat public sur le projet de budget 2018 de la municipalité. L’exercice est imposé par la loi n° 2012-007 du 7 février 2012 modifiée, portant Code des collectivités territoriales. Cette loi, en son article 218, fait obligation de précéder le vote du budget communal d’un débat public qui porte sur l’état de mise en œuvre du Programme de développement économique social et culturel (PDSEC), le compte administratif de l’année écoulée, le fonctionnement des organes et services de la commune, et le projet de budget.
Le slogan retenu pour ce énième débat public était : «Pour le développement de ma commune, je paie mes taxes municipales ». Un slogan interpellateur qui révèle aussi l’espoir placé aux habitants par les autorités communales pour mobiliser les ressources nécessaires à la concrétisation de leurs ambitions au titre de l’exercice budgétaire 2018. En recettes et en dépenses, ce projet de budget est chiffré à 5 685 760 000 Fcfa, contre 4,600 milliards en 2017 (soit une augmentation de 22%). « Par cet espace, le Conseil communal recherche le portage communautaire de ses ambitions chiffrées au titre de l’exercice budgétaire 2018 », a expliqué le maire Amadou Ouattara dans sa note d’ouverture du débat qu’il a voulu participatif et surtout démocratique. L’édile a rappelé que les conseils des quartiers ont été consultés au préalable, et des débats ont été tenus dans les huit quartiers de la commune.
Les mots du maire ont été suivis par la présentation de bilan des budgets de 2016 et de 2017, ainsi que le projet de budget primitif de 2018. Selon Comba Aminata Kanté, chef service financier et comptable de la mairie, le total des recettes de fonctionnement (prévisions) est d’à peu près 4, 500 milliards de Fcfa, contre 3,600 milliards en 2017. Les dépenses prévues sont, entre autres, l’achat de biens et services, la prise en charge du personnel et autres charges de gestion «courante et hors courante». Au chapitre investissement, la mairie table sur 109 238 000 de Fcfa de recettes en 2018.
Par ailleurs, le maire a confié à la presse que la priorité de la Commune V demeure l’assainissement. A cet égard, des actions d’envergure sont en cours ou prévues pour améliorer le cadre de vie des populations. Il s’agit de la réalisation de 1000 puisards afin qu’il n’y ait plus d’eaux usées dans les rues, et la construction des canaux de drainage des eaux de pluie. Autre projet phare : le pavage des 100 rues les plus dégradées de la commune (au minimum 10 rues par quartier).
Un projet qui nécessite la mobilisation de 20 milliards de Fcfa. L’édile n’a pas manqué de remercier les partenaires de la mairie ainsi que les bonnes volontés qui se sont manifestées en soutenant l’effort du personnel technique des services de la mairie sur certains chantiers.
L’assistance n’a pas boudé la parole. Contributions, critiques, demandes de précisions, ou encore des mots de remerciement à l’adresse du maire et son équipe, ont nourri le débat. « Chacun de nous, constitue au-delà de l’espoir, une certitude, celle de restituer tout ce qui a été dit, au retour dans nos foyers respectifs, avec comme résultat attendu, l’adhésion du plus grand nombre.
C’est en cela qu’une partie de la mission communale aura été accomplie», a affirmé le maire Amadou Ouattara, convaincu que «le visage de la Commune V va changer si tout le monde s’implique». Aussi, persuadé que la bonne information peut aider à l’essor de la commune, le maire se propose d’organiser, tous les six mois, des rencontres pour informer les populations des actions de «leur mairie». Les citoyens sauront ainsi ce qui est fait, notamment de leurs taxes.
Issa Dembélé
Source: Essor