Un cas très délicat concernant les difficultés auxquelles sont confrontées presque toutes les 703 communes du Mali. C’est un cas atroce, mais indescriptible pour l’ensemble des communes rurales et surtout à l’intérieur du pays. À titre illustratif, on retient le cas de la Commune rurale de Tioribougou qui est assez probant. C’est pour inviter les bonnes volontés à s’intéresser, au plan matériel et financier, à leurs communes d’origine.
D’une façon générale, toutes les collectivités territoriales de notre pays sont confrontées aux mêmes problèmes que connait la mairie rurale de Tioribougou. En effet, la ville de Tioribougou est située à 100 kilomètres de Bamako. C’est un village central faisant partie de l’Arrondissement central de Kolokani, Région de Koulikoro. Tioribougou a été érigé en Commune rurale en 1999 comme toutes les collectivités territoriales en rajout aux 19 communes urbaines existantes. C’est-à- dire que les 6 communes du District de Bamako plus les communes urbaines des 8 huit Régions d’alors et celles des cercles de Kati, Kita, Koutiala, San et Bougouni.
Le retour du pouvoir du point de vue local a abouti à un découpage territorial des collectivités en de communes rurales au nom de la Décentralisation et de la déconcentration du pouvoir engagé par le vent démocratique qui souffla au Mali depuis 1991. Les observateurs avertis ont des avis partagés quant au bien-fondé de ce découpage en 703 communes sur l’ensemble du territoire national.
Certains estiment que cela permettra le retour du niveau local du pouvoir en associant, du coup, les populations à la base à la gestion et au développement de leurs localités respectives à travers les mairies. Mais, pour les esprits sceptiques, trop de pouvoir tue le pouvoir. Car, selon ces derniers, cette pléthore de mairies rurales ne disposant pas de ressources humaines, matérielles, infrastructurelles, techniques et financières nécessaires à la désintégration d’un État fort au profit des collectivités. Ainsi, n’ayant aucun moyen de subsistance, à fortiori de se développer, la Décentralisation constitue simplement un non-événement.
Le cas de la Commune rurale de Tioribougou illustre ce tableau sombre et décourageant au plan existentiel même de ces centaines de communes rurales.
Selon le Maire adjoint de Tioribougou, Zoumana Diarra, non seulement les taxes et les impôts ne sont pas assez pour couvrir les dépenses quotidiennes de notre Mairie, mais encore, les populations sont en difficulté de s’en acquitter. La Mairie manque d’infrastructure. Pas de Bureaux pour l’ensemble du personnel ni d’Engins (moto, voitures…). La preuve ; trois Adjoints au Maire sont dans un même et seul Bureau faute de locaux. En plus, un manque cruel d’eau se fait ressentir dans la commune.
La Mairie ne possède ni de robinets ni de forages. Idem pour l’électricité. De toute évidence, les autorités communales rencontrent beaucoup de difficultés dans la gestion des affaires courantes de leurs Mairies. Donc, une aide conséquente est la bienvenue. Qu’il soit de l’Etat, des Ressortissants de la Commune ou toutes bonnes volontés.
Bien que tout début soit susceptible d’être difficile dans tous les domaines, force est de constater qu’au Mali, les collectivités territoriales ne démarrent avec presque rien.
Abdoulaye Faman Coulibaly
Source: Le Combat