En Commune IV de Bamako la campagne pour l’élection législative du 24 novembre bat son plein. Samedi dernier, Issa Sidibé, représentant l’UDA, et Samuel Diarra de l’URD ont lancé leur campagne sur le terrain Shaba Sangaré de Lafiabougou. Toutes les 8 coordinations de l’UDA et autant de sous-sections de l’URD représentant les quartiers qui composent cette commune sont sorties pour faire de ce lancement une vraie fête avec des haut-parleurs ouverts à fond déversant en tonnes de décibels, des airs à la mode. Des enfants esquissent des pas de danse, alors que des motocyclistes arborant des tee-shirts à l’effigie des deux candidats se livrent à des rodéos. Les deux partis politiques avaient également réussi à mobiliser des chefs de quartier, des imams et des leaders d’opinion responsables d’associations.
Les deux candidats, dans leurs discours respectifs, préconisent un changement radical de comportement du législateur malien. Ces vingt dernières années, soutiennent-ils, l’Assemblé nationale a accepté de voter des lois qui ont détruit le tissu social, gangréné la République et finalement conduit à la grande crise que notre pays vient de connaître. Pour eux, il n’y a pas de doute, c’est parce que les députés n’ont pas assumé leurs responsabilités vis-à-vis de certains projets de loi que nous avons connu le coup d’Etat et l’occupation des jihadistes et des narcotrafiquants. Pendant les 20 dernières années, les députés n’ont jamais non plus censuré les politiques économiques favorables à une minorité d’opérateurs économiques, accuse Issa Sidibé.
Pour le candidat, s’il y a une conséquence à tirer, c’est de réaliser que si « l’Assemblée nationale avait fonctionné conformément à son esprit, ni l’exécutif n’aurait pu initier et appliquer des politiques économiques et sécuritaires aussi mauvaises, ni la justice ne serait devenue un instrument de chantage, de vol, de pillage et de désolation ».
Les deux colistiers ont également promis aux habitants de la Commune IV de travailler en intelligence étroite et permanente avec les autorités communales comme les mairies, les services déconcentrés de l’Etat pour l’élaboration de projets de développement, la recherche d’investissements, la sécurité des citoyens et de leurs biens. « Dès notre élection, nous ouvrirons dans la commune, un bureau d’écoute, d’échange et d’accompagnement des populations », ont-ils annoncé.
Y. DOUMBIA