Compliqué, si l’on en croit les responsables de l’organisation de ce scrutin prévu dans maintenant moins de deux mois. C’est en effet le 20 novembre prochain, que doivent se dérouler les élections communales tant attendues.
« Nous sommes au même stade. Rien n’a évolué depuis l’adoption du décret le 10 août dernier », regrette le colonel-major N’Tio Bengaly, délégué général adjoint aux élections. Les élections communales, maintes fois reportées, pourraient se tenir dans des conditions difficiles ou être reportées une fois de plus, comme ce fut le cas le 25 septembre 2015, date du dernier report. Pourtant, le projet de décret adopté en Conseil des ministres lors de sa session du 10 août, sur présentation d’un rapport du ministre de l’Administration territoriale, jetait les jalons d’une élection tenue à la date convenue. La campagne électorale devrait s’ouvrir le vendredi 4 novembre et prendre fin le vendredi 18 novembre 2016 à minuit pour un scrutin programmé le 20 novembre sur toute l’étendue du territoire national.
Matériellement prêts Contrairement aux dates précédentes arrêtées par le Conseil des ministres, la date prévue peut tenir la route, selon un ancien membre de la CENI qui a requis l’anonymat. Dans le rapport présenté par Abdoulaye Idrissa Maïga, alors ministre de l’Administration territoriale, « le collège électoral est convoqué le dimanche 20 novembre 2016 sur toute l’étendue du territoire national à l’effet de procéder à l’élection des conseillers communaux ». Au niveau du département de l’Administration territoriale, on affirme être « prêts matériellement pour ces élections depuis la date du 25 septembre 2015 dernier », témoigne Alassane Maïga, chargé de communication. Et d’ajouter, « les urnes ont été transportées dans certaines zones à risque sous la surveillance de la MINUSMA ».
Étapes à franchir Optimiste, Alassane Maïga, comme beaucoup de Maliens, se questionne cependant sur la tenue des élections dans certaines régions du pays. « C’est cela la préoccupation actuelle et nous n’avons pas de réponse pour l’instant », affirme-t-il. Reste surtout que le processus commence concrètement avec la publication des listes électorales, non encore finalisées, mais aussi l’ouverture des candidatures, processus qui doit être repris dans son entièreté. La validation des candidatures ouvrira la période de campagne… Autant d’étapes à franchir pour un calendrier qui semble désormais intenable.
Du côté de l’opposition, on se dit inquiet par rapport aux dispositions de l’article 85 de la loi électorale, qui permettent l’organisation des élections séquentielles dans les zones à risques. Pour le Dr Oumar Mariko, président du parti SADI, c’est le signe de la séparation du pays, « sinon comment expliquer la tenue des élections avant la mise en place d’autorités intérimaires », se questionne-t-il.
Moussa MAGASSA
Source: journaldumali