Les nombreuses candidatures traduisent l’engouement des enseignants et la confiance inspirée par cette cette voie de promotion interne
La 7ème session ordinaire de la Commission nationale d’établissement des listes d’aptitude (CNELA) s’est réunie lundi et mardi au rectorat de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) sous la présidence de, Sékou Boukadary Traoré, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
La CNELA est la voie nationale pour la promotion du personnel enseignant de l’enseignement supérieur. Elle examine annuellement les dossiers de candidature des enseignants du supérieur, selon des critères bien établis, et le cas échéant, propose les nominations au grade supérieur. Les règles régissant la CNELA ont été établies de commun accord avec le syndicat des enseignants. La commission concerne tous les enseignants-chercheurs des universités et des grandes écoles de notre pays.
De sa première session en 2008 à nos jours, environ une centaine d’enseignants-chercheurs ont réussi leur inscription sur les listes d’aptitude de maitres-assistants, de maitres de conférence ou de professeurs. Organisée par le rectorat de l’Université des sciences sociales et de gestion (USSG), cette session ordinaire de la CNELA permettra de proposer l’inscription sur les listes d’aptitude aux fonctions de maitres assistants, de maitres de conférences et de professeurs de candidats retenus à l’issue des délibérations des séminaristes.
Conformément à ses textes, la Commission nationale d’établissement des listes d’aptitude propose au ministre en charge de l’enseignement supérieur la nomination des enseignants promus aux grades sollicités. « Vos multiples occupations liées au contexte socio-politique de l’heure témoignent à suffisance votre engagement à rendre notre système de l’enseignement supérieur plus performant et efficace. Cet engagement est nécessaire et indispensable, car les difficultés qui sont les nôtres sont complexes et multiformes. Elles remontent déjà à de nombreuses années et les solutions sont attendues tous les jours dans la perspective de l’amélioration du système », a souligné le recteur de l’USSGB et président de la CNELA, Samba Diallo, s’adressant aux enseignants et à ses homologues des 5 universités de notre pays.
L’une ces difficultés est, de son point de vue, l’insuffisance du corps enseignant pour assurer l’encadrement des étudiants de plus en plus nombreux dans nos universités et grandes écoles. La promotion des enseignants par voie nationale parallèlement à celle du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) est certainement une solution à ce problème. Ces deux voies que des contestataires ont tendance à opposer, ne sont pas antinomiques, estime Samba Diallo. Elles sont au contraire complémentaires et doivent être perçues comme une option, juge le recteur. « La tenue régulière des sessions de la CNELA, le nombre d’enseignants inscrits sur les différentes listes d’aptitudes depuis la mise en place de la voie nationale et l’engouement des enseignants pour cette voie sont autant de facteurs qui nous invitent tous à préserver pour sa pérennisation », a-t-il souligné. Cette pérennisation, a ajouté le président de la CNELA, passe par l’esprit d’équité, le sérieux et la rigueur qui seront imposés lors de l’examen des dossiers soumis à la sanction des participants.
La mise en place d’un cadre adéquat pour la production scientifique, la création de fonds de recherche au niveau des structures (facultés) et l’exploitation optimale par celles-ci des possibilités offertes par les partenaires bi-multilatéraux doivent également y participer, a souhaité Samba Diallo.
Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a salué la tenue régulière de toutes les sessions de la CNELA de 2007 à nos jours et la progression continue du nombre de dossiers de candidature.
Pour Sékou Boukadary Traoré, les 98 dossiers enregistrés par la commission traduisent éloquemment l’engouement des enseignants et la confiance inspirée par cette voie de promotion interne au système d’évaluation et de promotion. Sékou Boukadary Traoré a indiqué que ces motifs de satisfactions militent en faveur de la pérennisation de notre système interne d’évaluation et de promotion des enseignants.
Cette pérennisation doit se faire dans la transparence, la rigueur et le professionnalisme de tous les acteurs afin de lui conférer la crédibilité indispensable à toute évaluation. A ce titre, la promotion des enseignants par voie de la CNELA pourra contribuer efficacement à la formation des enseignants pour nos universités et grandes écoles. La crise dans laquelle notre système d’enseignement supérieur est plongé depuis plusieurs années est profonde et multiforme. Elle a fortement affecté son efficacité, sa compétitivité et sa crédibilité à telle enseigne que le système doit être reconstruit pour lui permettre d’être le moteur du développement durable national. Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique a invité les enseignants et les étudiants à poser, désormais, des actes qui conduisent à la sérénité sur le campus universitaire, au bon déroulement des cours, des travaux pratiques et des examens en assurant la crédibilité des évaluations. Il a souhaité que cette 7è session tire les leçons du passé en stigmatisant les forces et les faiblesses du système.
Sékou Boukadary Traoré a exhorté les maitres assistants, de conférences et professeurs à persévérer, se cultiver, à disséminer la culture du travail bien fait, de l’excellence et de mieux faire pour participer activement au redressement de notre système d’enseignement supérieur. Rappelons que pour cette 7è session ordinaire, la Commission nationale d’établissement des listes d’aptitudes a enregistré 98 dossiers, toutes disciplines confondues, et 3 réclamations. Ces dossiers et réclamations seront traités dans la rigueur, la confidentialité et l’objectivité.
S. Y. WAGUE
