De l’intérieur de l’hémicycle où il siège comme député et président de la Commission défense nationale, sécurité et protection civile, le jeune Karim Kéita compte participer activement à la réforme des forces de défense et de sécurité, un secteur, contrairement à ce que beaucoup pensent, qu’il est en train de maitriser et pour lequel il a beaucoup d’ambitions.
En août prochain se tiendra à Bamako un séminaire sur les relations entre les civils et les militaires. Organisé par des officiels américains en collaboration avec l’Assemblée nationale du Mali, cet exercice a pour objet de combler le fossé qui existe entre civils et militaires dans notre pays depuis un certains temps. Plus précisément, les séminaristes doivent contribuer à ramener la confiance entre les civils et les militaires, les premiers étant protégés par les seconds, à trancher la question de la responsabilité citoyenne de tous, notamment à rappeler que chaque Malien est un soldat.
La tenue de ce séminaire fait suite à la visite qu’une délégation américaine a rendue, le 25 mars 2014, à la Commission défense nationale, sécurité et protection civile de l’Assemblée nationale du Mali. Cette visite, très opportune, a permis aux deux parties d’échanger longuement sur plusieurs aspects. Côté américain : le Colonel Eugene Michael Mensch et le conseiller politique et économique de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, Sean Smith. Côté parlementaires maliens : Halidou Bonzèye (Pdes), Yaya Sangaré (Adema), Kissiman Kéita (Rpm), Modibo Sogoré (Asma) et, bien sûr, le président de la Commission défense nationale, sécurité et protection civile, Karim Kéita (Rpm).
Education civique et formation
Depuis sa nomination à la tête de cette commission, le jeune député, Karim Kéita, a pu se rendre compte de certaines failles dans les relations qui régissent les civils et les forces armées et de sécurité chargées de leur protection. Mais surtout, il s’est dit « préoccupé par le désintérêt général» des populations vis-à-vis de ces militaires en qui elles n’ont plus confiance. Depuis, le représentant du peuple qu’il est a fait de la restauration de la confiance l’une de ses premières missions. Le séminaire à venir entre dans ce cadre car Karim Kéita, il le dit, « reste convaincu que l’éducation civique et la formation contribueront à renforcer le patriotisme des Maliens »
Informer, former et sensibiliser, tels sont les axes qu’empruntera le nouveau président de la Commission défense nationale, sécurité et protection civile. Qui, depuis son élection à ce poste, ne cesse de prendre certaines initiatives, dont des contacts avec les autorités militaires. Ainsi, le mardi 11 mars, Karim Kéita a rendu visite au ministre de la défense et des anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, avec qui il a pu s’imprégner de la réalité des opérations militaires en cours dans le nord du Mali. La même semaine, le député a rendu une visite similaire au ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, le général Sada Samaké.
Avec les autres membres de sa commission, il a également eu plusieurs discussions avant et après un voyage à l’extérieur qui l’a conduit notamment en France, un pays particulièrement présent dans le nord du Mali où son armée mène des opérations militaires et sécuritaires axées sur la lutte contre le terrorisme international et le banditisme transfrontalier.
Chaque Malien est un soldat
Cet activisme a permis au jeune président de la Commission défense nationale, sécurité et protection civile de comprendre que si, à certains moments, les forces armées et de sécurité ont failli dans leur mission de protéger l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale, c’est parce que d’autres ont failli à leur devoir de déceler, d’identifier, de cerner et de conjurer n’importe quelle menace, réelle ou potentielle . C’est pourquoi, lors de la rencontre du 25 mars, il a souligné devant ses interlocuteurs américains qu’il était nécessaire pour le Mali, dorénavant, de renforcer ses services de renseignement, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, qui jouent un rôle crucial dans la défense et la lutte contre le terrorisme. Ces services de renseignement, incontournables dans la lutte contre toute menace, extérieure ou intérieure, « doivent être en mesure d’identifier les risques et les menaces », de relayer le renseignement à qui de droit et de permettre une réaction rapide et appropriée.
Dans la même optique de défense de la Nation, le jeune député doit convaincre le peuple qui l’a élu que chacun de ses fils est un soldat qui doit se mettre au service de la patrie.
Impulser la réorganisation des forces de défense et de sécurité, réconcilier le peuple et son armée, jouer pleinement son rôle de député au service du peuple qui l’a élu pour le représenter, ce sont là les axes stratégiques du programme du président de la Commission défense nationale, sécurité et protection civile. Et tel qu’il s’est montré jusque-là, l’homme a les moyens de sa politique. Du moins si tous les acteurs et partenaires décident de faire preuve, comme lui, de patriotisme.
Birama FALL