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Comment sortir de la Transition ? Le Mali en quête d’une gouvernance de pays en guerre ! L’examen de la nécessaire réflexion

Réfléchir est nécessaire pour se soustraire à l’avalanche d’informations médiatisées et profanes qui saturent les maliens et les tournent en rond. Réfléchir est nécessaire pour venir à bout de notre problème de guerre et de gouvernance. Un proverbe du Mandé selon lequel quand le karité de cuisine manque on utilise le karité de pommade se vérifie amplement dans la stratégie actuelle de déstabilisation du Mali. Quand les armes monétaire et financière et de rébellion “touarègue” retardent sur leur cible, on utilise l’arme politique et son accélérateur du coup d’État. Hier, avec une rébellion Ifogas vite réduite et des accords monétaires de 1962 pour la zone CFA en 1967 ne culminant dans l’Umoa qu’en 1984, on a utilisé l’arme politique contre l’option socialisante notamment la liquidation des sociétés et entreprises d’État et l’accélérateur du coup d’État de 1968 pour mettre fin aux velléités d’indépendance du Mali.

 

Aujourd’hui, on augmente les rébellions “touarègues” avec la profondeur démographique “peule” et autres leurres démocratiques et supposées oppositions ethniques avec les accélérateurs de coups d’État de mars 1991 et 2012 et août 2020 mais qui peinent à contenir la quête populaire de libération et de souveraineté. Soit dit en passant, ils disqualifient d’autant les régimes et plusieurs de leurs acteurs dits démocratiques des périodes ci-dessus y compris lorsqu’ils invitent dans l’irréflexion l’hyène dans le poulailler contre le serpent “terroriste”. On a ainsi recours à l’expédient des insurrections “populaires” d’abord sous la houlette des religieux qui se dissolvent vite dans la vénalité et le recyclage des habituels politiciens et fonctionnaires milliardaires. Ante Abana et M5-RFP ne font pas moins ce ménage, parés de rhétoriques parfois dolosives de lutte contre la corruption ou de refondation. Gageons que Yerewolo Debout Sur les Remparts et autres perdureront dans le réel. Espérons comme dans notre dicton que la farine d’autrui ne nous blanchit la bouche !

Cet aboutissement des dernières insurrections “populaires” sous une houlette politicienne de la rectification du dernier coup d’État en mai 2021 semble être au bout de sa corde avec des incohérences de plus en plus visibles sous le vernis nationaliste du brandissement de la fibre patriotique. D’évidence la dénonciation belligérante et néocoloniale de la France couvre de moins en moins le manque progressif d’expertise de gestion de pays et le besoin d’une éthique de gestion des espaces régional et international ; une gestion sur la base de principes historiques et économiques, moraux et patriotiques et non des déclamations contradictoires et lapidaires de plus en plus en contraste avec ce que la réflexion saine suggère.

Pour méritoires que soient les efforts de nos fils et cadets au pouvoir actuellement, ils ont besoin de quitter leur zone de confort pour leur zone d’opportunité. Reconnaître qu’ils ne peuvent pas tout faire et qu’ils ne sont pas préparés ni n’ont l’expérience de la gestion d’un pays en belligérance est un devoir qu’appelle leur engagement pour le Mali dans la poursuite de la rectification des gestions désastreuses du passé. Ils ont besoin d’être guidés pour reconstituer et renforcer l’armée. Le pays a besoin d’être plus guidé pour prendre meilleur avantage d’un moment crucial et d’une main en or. Ils doivent être félicités et enrôlés pour fructifier cette main en or qu’ils ont su mettre en place en accompagnant plutôt que se mettant en travers de la marche de l’histoire du Mali. Gagner la guerre qui nous est imposée n’est pas une fin mais un moyen d’acquérir la paix et éviter le trouble, la désolation et la confusion. La bataille n’est pas une fin si elle ne convainc pas l’ennemi que la lutte est désormais impossible et ne peut qu’engendrer des conflits infinis. C’est le peuple souverain avisé qui projette une victoire sur le “terrorisme” que les colonels mettent en œuvre.

Cet avis de se mettre sous l’autorité et la protection des aînés civils hors classe politicienne vient de ce qui émane du climat social. Il ne s’agit pas que notre fils et notre cadet en charge des affaires aujourd’hui n’aient pas de mérite, loin s’en faut, mais il s’agit que la gouvernance d’un pays en guerre exige ses propres compétences dont le Mali a besoin en réorganisation pour le revitaliser politiquement et lui restituer options et initiatives. A vrai dire les luttes contre l’insécurité et contre la corruption finissent toujours par apparaître instrumentalisées à défaut d’être instaurées à cible et à temps. C’est la peur et l’incertitude de l’élite au milieu de la détermination et la gravité de la population pour soutenir dignement les rigueurs de l’embargo qui démoralise. Partout est l’angoisse au lieu de la liesse, la torpeur de l’anxiété au lieu de la ferveur de la mobilisation. Qui ne réfléchit pas et méprise les voix d’apostrophe de l’ami et de l’ennemi sera vaincu. Il est une vieille observation que les principes sont bons en eux-mêmes mais leur application peut les rendre mauvais. Il faut donc avoir une vision claire du bien commun car celui qui n’a pas d’objectif ne risque pas de les atteindre.

La question débattue de la réflexion pour élaborer des solutions nouvelles de réorganiser le pays pour le revitaliser politiquement pose deux problèmes principaux de combler tout déficit de légitimité et organiser l’effort militaire. Pour la légitimité, c’est le peuple en fin de compte le véritable propriétaire de la souveraineté. Il l’a créée en insurrection ouverte contre l’insécurité et la mauvaise gouvernance et oblige dans les circonstances présentes à dépasser les règles habituelles, n’en déplaisent à l’agitation opportuniste interne et à la pression internationale. En l’occurrence, c’est la reconnaissance de la souveraineté nationale maîtresse par essence de son destin politique, sans référence au passé et sans référence à une quelconque instance extérieure qui lui imposerait des limites. Pour l’effort militaire de défense et de sécurité, c’est une urgence d’alliances alternatives et de mobilisation par l’unité et la clairvoyance. Sur ce dernier point, la réflexion doit porter sur les blessures que nous nous infligeons nous-mêmes et qu’un peu plus de cohérence pourrait guérir. Suffise de rappeler deux exemples parmi les points qui seront examinés ultérieurement sur le dernier passage du gouvernement devant le CNT : la Minusma et le G5 Sahel. Le renouvellement du mandat de l’un a été clamé malgré que les pays de certains de ses contingents ayant décidé un embargo sur le Mali y “aident” à la paix et à l’ordre sur ce qui reste du pays puni ! Heureusement que les réactions par dépit de retrait du G5 ou de dénonciation de l’accord de défense avec la France, certes popularisés outre, viennent partiellement couvrir les proclamations initiales au CNT de non retrait et de reprise de négociations ! Suffiront-ils pour éviter tout sentiment de frustration post-embargo d’un délai raccourci consenti via le Togo à la Cedeao ou d’une reprise indirecte avec la France que la précédente démarche suggère ?

La jeunesse doit cesser de s’annihiler par les invectives inutiles et la prise de menue monnaie eu égard son avenir qu’elle compromet dans la surenchère des querelles florentines. Les médias sociaux informent certes mais promeuvent aussi l’inculture. La patrie a besoin des patriotes plus que les patriotes ont besoin de la patrie. Ce sont ceux qui savent incarner les aspirations d’un peuple insoumis et les gérer dans la compétence, le droit de coexistence dans le concert des autres nations et la bonne gestion des ressources naturelles avec équité. Finalement, la jeunesse militaire et civile doit savoir défendre et tremper son fer de lance dans ses aînés et moins jeunes que des ennemis invisibles, pour maintenir la confusion, s’échinent à déconsidérer, mépriser ou voiler par calcul ou vengeance. Ce qui vaut pour la jeunesse militaire vaut pour toute la jeunesse qui, de sa zone d’opportunité, doit prendre son destin en main et imposer ses propres libérateurs.

 

La troisième partie qui suivra essaie de dissiper la confusion par un énoncé réel, réaliste et réalisable du retour malien de l’initiative en examinant le contexte créé entre autres par la dynamique déroutante de négociations avec la Cedeao au lieu d’exiger son bon droit. Il est louable de prendre compassion pour le peuple qui souffre, mais tout aussi louable de se demander pourquoi n’avoir pas commencé par l’offre de deux ans de chronogramme et éviter l’embargo au peuple et mépriser les gains populistes du bras de fer ? Pourquoi n’avoir pas récusé autrement que par dépit le G5 sur le principe de simple formalité multilatérale qui vient masquer la réalité essentielle des Famas comme entité et force effectives ? Pourquoi n’avoir pas denoncé un accord sur le principe de contre-performance d’un partenaire plutôt que par le dépit de sa soustraction unilatérale ? Il va sans dire que les questionnements loin d’amoindrir la valeur des actions posées pourraient amplifier leur portée par la réflexion.

Mr. Amadou Cisse

Washington, D.C.

U.S.A

Abscisse1@gmail.com

Source : Canard Déchainé

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