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Comité permanent Inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel : LA DEUXIEME RENAISSANCE

Les chefs d’Etat et de gouvernement présents à Bamako dans le cadre de la XVIIè conférence de l’organisation ont apposé leurs signatures sur le document de la convention révisée du CILSS qui était en souffrance depuis 2005

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La XVIIè conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du Comité permanent Inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) s’est tenue hier dans la salle des banquets du Centre international de conférence de Bamako (CICB). Ce sommet placé sous l’égide du président tchadien, Idriss Deby Itno, président en exercice sortant de l’organisation sahélienne, a enregistré la présence notamment du président Ibrahim Boubacar Kéita, de ses homologues nigérien, Mahamadou Issoufou, mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, burkinabè, Michel Kafando, du Premier ministre guinéen, Mohamed Saïd Fofana, et de nombre d’autres personnalités.
Ibrahim Boubacar Kéita a salué la présence de ses pairs à cette session de la conférence du CILSS, en dépit de leurs calendriers respectifs chargés, une présence qui traduit l’intérêt que chacun d’eux porte aux activités de l’organisation. « Nous sommes particulièrement fiers et heureux d’accueillir au Mali, cette importante conférence de l’organisation. L’histoire et l’évolution de notre sous-région montrent à suffisance que nos illustres devanciers qui ont mis le CILSS en place ont fait preuve d’un solide leadership et d’une grande prévoyance », a jugé le président Keïta. Les pères fondateurs ont jeté les bases véritables du développement harmonieux et d’un brillant avenir de nos pays, y compris en matière de coopération de défense et de sécurité, a constaté Ibrahim Boubacar Keïta.
Pays sahéliens naturellement confrontés aux aléas de la nature, nos Etats ont perçu très tôt la nécessité de conjuguer les efforts pour assurer la sécurité alimentaire de nos populations et lutter contre les effets de la sécheresse et de la désertification. L’accélération du processus d’intégration économique, visée par la création du CILSS, a été une réponse spécifique et pertinente aux défis et enjeux énormes de notre espace le Sahel qui se trouve à la lisière du Sahara, a analysé le président Keïta.
Cette organisation représente pour nos Etats un instrument privilégié de coopération, de développement durable et de stabilité. Rappelant les défis de l’heure, le chef de l’Etat a aussi estimé qu’au regard des défis nouveaux auxquels les Etats se trouvent confrontés, il reviendra de faire évoluer les types de gestion, vers des outils plus aptes à prendre en compte les impératifs du moment.
Abondant dans la même veine, le président en exercice sortant, le président tchadien Idriss Deby Itno, a rappelé que la conférence de Bamako se tient dans un contexte marqué par la menace terroriste, l’intolérance religieuse, les trafics illicites en tous genres dans l’espace CILSS, mettant à mal la paix, la sécurité et la stabilité, éléments essentiels pour le progrès et le développement durable de la sous-région.
Par ailleurs, le CILSS a constaté une dégradation alimentaire et nutritionnelle dues aux effets conjugués des guerres, des maladies à virus Ebola et du changement climatique. Depuis 30 ans, le Réseau de prévention et de gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’ouest s’investit à relever le défi de la production d’informations fiables pour une prise de décisions en temps réel. Idriss Deby Itno a exhorté les Etats à bâtir des systèmes d’informations performants afin d’alimenter les dispositifs régionaux sur lesquels se fonde le Réseau.

Abordant l’épineuse question du rapprochement CILSS-CEDEAO amorcée depuis la réunion de Bamako en 2000 et rappelée à Nouakchott en 2004, le président tchadien a constaté que ce processus connaît des difficultés de mise en œuvre. Il a appelé à l’engagement renouvelé des Etats pour un aboutissement diligent dans une grande synergie d’actions au profit des populations.
Une autre difficulté transmise au président entrant, Ibrahim Boubacar Kéita, est, selon Idriss Deby Itno, la recherche de stratégies innovantes pour assurer le financement durable et le maintien du personnel par une révision conséquente de la grille salariale. Le chef de l’Etat tchadien a exhorté les pays membres à réaffirmer leur soutien politique et financier par le paiement régulier de leurs contributions pour permettre au CILSS de s’acquitter de son mandat.
A quelques mois de la Conférence sur le climat appelée COP21 qui se tiendra en décembre prochain à Paris, le président Deby a exhorté les Etats membres du CILSS à faire de la réhabilitation des terres dégradées une des priorités devant figurer dans les documents à discuter au cours de ce forum international. Car, la lutte contre le changement climatique, a-t-il estimé, passe par cette voie.
Les chefs d’Etat et de gouvernement, à l’exception du président nigérien Mahamadou Issoufou, rentré juste après la cérémonie d’ouverture de la conférence, réunis à huis clos ont apposé leurs signatures sur le document de la convention révisée du CILSS qui était en souffrance depuis 2005. « Par cette signature, c’est une deuxième renaissance du CILSS qui entre en ligne de compte », a estimé le Dr Bocari Tréta, le nouveau ministre coordonnateur de l’organisation régionale.
Signalons que le CILSS a remis une attestation de reconnaissance et une médaille au président en exercice sortant de l’organisation, le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby Itno.

M. COULIBALY

source : L Essor

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