Toujours sollicité mais jamais récompensé, le Colonel Mamadou Sissoko dit Samarek fait partie des officiers maliens très discrets mais efficaces. Malgré ses services rendus avec succès à la nation, l’ex homme fort de notre flottille sur la ligne de front reste l’éternel oublié des différentes promotions depuis 11 ans.
Qui est Samarek?
Après avoir insufflé une nouvelle dynamique au prytanée militaire de Kati qui est le soubassement de notre armée, Samarek a posé sa valise à la base 101 de Senou. Officier de haut rang de l’armée malienne, Samarek est de la promotion 1979-1982 de l’EMIA. Parachutiste et pilote, le longiligne colonel est aussi titulaire de plusieurs diplômes de l’université de Maxwell aux USA et de l’aviation civile en recherche et sauvetage obtenus à Dakar. L’ex-entraîneur de basket de l’USFAS gravira les échelons jusqu’au grade de colonel obtenu en 2002. Il occupa successivement les fonctions d’officier des sports, de pilote, de directeur de foyer, de commandant d’escadrille de transports, d’officier d’Etat-major, de chef de centre des opérations et de l’instruction, de chef de division des opérations, de directeur central de l’information et de l’instruction, de coordinateur de la manœuvre américano-malienne, de commandant en second de la base aérienne 100 et plusieurs fois de directeur du centre de formation des nouvelles recrues.
Tout comme au prytanée militaire, les pensionnaires de la base 101 de Senou se souviennent encore de lui. A ce niveau, ses prouesses sont sans commentaire. Après avoir insisté pour le renouvellement de la flotte quasi inexistante à sa prise de fonction, il s’est immédiatement attelé à la formation des pilotes sur le plan local. C’’est ainsi qu’une première promotion de pilote made in Mali est sortie fin 2008. Il a aussi à son actif, le succès du défilé militaire du cinquantenaire.
Très vite, Samarek fut rattrapé par le destin tragique de notre pays. En effet, suite aux événements de janvier 2012, lui et ses hommes sont dépêchés au front pour anéantir les forces du Mal. Malgré les maigres moyens dont il disposait, il s’acquitta de cette noble mission. Malgré sa maladie qui ne faisait qu’empirer, le colonel est resté aux côtés de ses hommes sur le théâtre des opérations. Selon l’un de ses compagnons du front, Samarak n’a jamais manqué une mission sur le terrain. Toujours premier dans les appareils, il est le dernier à descendre. Il ajoute : « aucun des commandants de troupe ne peut dire qu’il n’a pas été sauvé par les hélicos de Samarek.
Pour conclure, notre interlocuteur, qui a préféré gardé l’anonymat, s’indigne de l’oubli dont cet officier fait l’objet aujourd’hui, malgré sa maladie. Tout comme bon nombre de militaires de l’armée de l’air, il espère que les nouvelles autorités rectifieront le tir. Ainsi, la récompense du mérite aura tout son sens après les promotions politiques et familiales de l’ère ATT.
L.D
Source: Le Guido