« C’est au lycée que j’ai rencontré Fanta », raconte Sory qui, plongeant dans ses souvenirs d’adolescent, revoit la scène. « Elle n’était pas la plus belle du lycée mais c’était celle que je voulais. En plus, il faut reconnaitre que Fanta ne pouvait passer inaperçue. Son teint noir à la couleur d’ébène et ses jolies formes faisaient d’elle une belle jeune fille, qui n’avait rien à envier aux déesses d’Egypte.
« Mes amis m’avaient fait comprendre que je n’avais aucune chance face aux autres prétendants qui travaillaient déjà et qui semblaient plus riches que moi. Et moi, je n’étais qu’un simple élève qui, de plus, vivait au crochet de ses parents. Toutefois, j’ai tout de même tenté ma chance. Contre toute attente, Fanta m’a fait savoir qu’elle était également intéressée ». Poursuit Sory en soulignant que la belle avait, toutefois, posé des conditions. « Devant les autres, on ne sortait pas ensemble. J’étais le copain caché, de son avis pour me mettre à l’abris des envieux ». Ajoute-t-il.
Je faisais ses devoirs, lui donnais mes maigres argents de poches. J’étais en quelque sorte devenu son béni-oui-oui. Tout ce manège a continué jusqu’au jour où j’ai vu Fanta, dans la voiture d’un monsieur, et surtout quand elle a dit à ce monsieur qu’elle ne me connaissait pas. Face à la déception, j’ai même changé d’école.
« Je n’ai revu Fanta que 5 ans plus tard, elle était devenue mère et avait divorcé semblerait-il. Et c’est elle qui voulait une réconciliation entre nous, en m’envoyant ces copines pour savoir si je voulais toujours d’elle. Mais hélas ! Le Béni oui-oui que j’étais, avais changé de mentalité. Je avais pitié d’elle».
Soumba Diabaté (Stagiaire)