Selon plusieurs sites d’informations, une vingtaine d’organisations des pays du Sahel ont appelé hier à faire entendre la voix de la société civile et à dépasser le tout sécuritaire face à la crise qui touche la région
Pour justifier sa création, les initiateurs de cette coalition avancent, dans une déclaration, que les moyens militaires n’ont pas permis jusqu’alors d’assurer la protection de toutes les populations sans discrimination et ont même conduit à de nombreux abus contre des civils. «Ils n’apportent pas en eux-mêmes une solution aux conflits du Sahel», affirment-ils.
Dans cette “Coalition citoyenne pour le Sahel”, on retrouve notamment des organisations de défense des droits de l’Homme, des associations de femmes, des réseaux de juristes issus du Mali, du Niger, du Burkina Faso ou encore du Tchad. Elles sont soutenues par plusieurs organisations internationales comme Action contre la Faim (ACF), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) ou Médecins du Monde.
Les violences terroristes, ajoutées à des conflits intercommunautaires, ont fait 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso l’an dernier, cinq fois plus qu’en 2016 selon l’ONU.
“Cette coalition vient compléter l’action des Etats. C’est un grand vide qui va être comblé au Sahel. C’est important car nous avons vu les limites des actions sécuritaires sur le terrain”, a expliqué le défenseur sénégalais des droits de l’Homme Alioune Tine, lors du lancement de l’initiative en visioconférence.
Pour l’avocat ivoirien Drissa Traoré, vice-président de la FIDH, il est indispensable de réfléchir à un changement d’approche pour quitter le tout sécuritaire.
La coalition invite les Etats à redéfinir leur action au Sahel autour de “quatre piliers citoyens” : faire de la protection des civils une priorité, créer une stratégie politique globale qui s’attaque aux causes profondes de l’insécurité, répondre aux urgences humanitaires, et lutter contre l’impunité et garantir l’accès de tous à la justice.
Massa SIDIBÉ