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CNPM : Une élection inédite

Créé en 1980, le Conseil national du patronat malien (CNPM) tient le 26 septembre 2020 son assemblée générale. Le Président sortant, M. Mamadou Sinsy Coulibaly, et M. Amadou Diadié Sankaré, 3ème Vice-président de l’actuel bureau, sont les 2 candidats à  l’élection du nouveau bureau. Une élection inédite, qui se déroule pour la première fois « sans consensus », selon certains acteurs.

 

L’élection du président de l’organisation patronale représentant les employeurs intervient aussi dans un contexte particulier, alors que doit débuter une transition politique  que les acteurs espèrent sereine et sans les sanctions de la CEDEAO en vigueur contre le Mali depuis le 18 août 2020. Le CNPM est composé les organisations professionnelles nationales (GP) et des conseils patronaux de régions(CPR). Membres actifs, leurs représentants ont une voix délibérative dans les instances où ils siègent.

L’assemblée générale qui doit élire le bureau est constituée des organisations (GP, CPR) adhérentes depuis au moins un an. Les CPR sont représentés par deux sièges et les GP par cinq sièges. Le président et les vice-présidents constituent un bureau de 20 membres, élu pour 5 ans à la majorité absolue au scrutin de liste par au moins les 2/3 des délégués.

Ce renouvellement au sein du CNPM intervient dans un contexte de « renouvellement important du leadership dans tous les domaines » dans notre pays, a déclaré l’ancien ministre Konimba Sidibé, lors du déjeuner de presse de lancement de la candidature de M.  Amadou Diadié Sankaré.

Il a rappelé que l’importance d’avoir « un patron des patrons » est de «  porter la parole du secteur privé dans l’intérêt de tous », ajoutant que « le dialogue État – secteur privé est en panne », par la  faute de l’État et qu’il faut que la parole du secteur privé soit crédible.

S’il n’est pas à un tournant, le CNPM doit poursuivre « le changement entamé en 2017 », suggère M. Seydou Diawara, économiste. Aussi, pour ne pas se détourner de ses objectifs, il « devrait regarder vers les promoteurs de start-up et les micro-entrepreneurs », pour servir la création d’emplois et devenir un patronat qui va amener le secteur informel vers le formel.

Touche à tout

Les deux prétendants à la présidence du CNPM passent pour des « serial entrepreneurs », avec environ 200 entités pour M. Mamadou Sinsi Coulibaly et une trentaine pour M. Amadou Diadié Sankaré, qui a quitté le public pour le secteur privé il y a environ 27 ans. Des touche à tout présents dans des domaines très divers et qui flairent les bonnes affaires.

L’actuel président du CNPM  a la faveur « des plus grands patrons, auprès desquels il a su s’implanter et se créer un vaste réseau », selon M. Diawara. Ce qui constituerait une faiblesse pour son challenger, M. Amadou Diadié Sankaré, qui est « une mine intarissable d’idées et un innovateur ». Conscient de cela, ce dernier mène une campagne très médiatique, notamment sur les réseaux sociaux, contrairement à Coulibaly, qui est resté assez discret. « Sankaré est un fédérateur qui recherche le développement des entreprises dans la paix », poursuit M. Diawara, qui reste néanmoins convaincu que l’actuel président privilégiera le consensus.

Moment attendu

La prochaine assemblée générale du CNPM doit être « un moment de rassemblement et d’union du secteur privé autour de l’essentiel, notamment la relance des activités économiques et la défense des intérêts des entreprises », espère Madame Cissé Fadimata Kouyaté, Présidente de l’Association malienne des agences de voyage et de tourisme (AMAVT). « Le secteur privé a besoin de paix et de sérénité, comme le nouveau Mali en construction », souhaite Madame Cissé.

D’autant plus que les priorités du nouveau bureau sont nombreuses. Elles vont de la poursuite du « chantier des réformes économiques au plaidoyer pour la bonne gouvernance, indispensable pour mettre en confiance le secteur et relancer les investissements ». Enfin, «  des réformes doivent être envisagées pour renforcer le rôle et les pouvoirs des groupements professionnels, épines dorsales du bureau ».

Pour le Président du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (SYNACODEM), association affiliée au Patronat et représentée par 2 délégués qui prennent part  au vote, explique M. Cheick Oumar Sacko, cette situation est plutôt inhabituelle, parce que le bureau est désigné généralement par consensus. « Une question d’ambition » qui n’empêchera pas de trouver un arrangement, espère M. Sacko, qui souhaite que le futur président porte « les doléances du secteur privé, qui sont nombreuses ».

Fatoumata Maguiraga

Chiffres

18 : Organisations membres

20 : Membres du bureau

5 ans renouvelables : Mandat du bureau

Journal du Mali

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