Dans la chronique santé de ce numéro, nous parlons de l’obésité. En effet, bien que très souvent négligé par nos populations, l’obésité entraîne une baisse de l’espérance de vie et constitue un facteur de risque impliqué dans la survenue de pathologies cardio-vasculaires (insuffisance coronaire ; insuffisance cardiaque ; HTA) ; de diabète ; troubles métaboliques, digestifs et respiratoires. La mort subite et l’accident vasculaire cérébral sont également plus fréquents chez le patient obèse.
L’obésité peut être définie comme un excès de masse grasse constituée de tissu adipeux, susceptible d’avoir un effet néfaste sur la santé, et elle correspond à une valeur d’IMC supérieure à 30 kg/m2. Notre corps contient forcément une certaine quantité de graisse : la norme se situe autour de 25 à 30 % chez les femmes et de 15 à 20 % chez les hommes, physiologiquement plus musclés. Attention toutefois, cette évaluation ne s’applique pas forcément à tous les adultes, notamment les femmes enceintes ou qui allaitent, les athlètes d’endurance, les personnes très musclées ou les seniors.
L’obésité constitue de nos jours un réel problème de santé publique à travers le monde. Globalement dans la population générale elle représente 60% chez l’homme et 75 % chez la femme. Dans les pays en voie de développement, l’obésité concerne généralement 4 à 10% des hommes, 5 à 15% des femmes. L’évolution de l’obésité est également alarmante dans le monde en rapport avec le mode de vie globale.
Le traitement non médicamenteux à une place importante dans la prise en charge de la maladie. L’obésité est une maladie multifactorielle combinant des facteurs génétiques encore mal identifiés et des facteurs environnementaux principalement liés à l’alimentation et au manque d’activité physique. Elle peut être considérée comme la maladie d’un organe : le tissu adipeux, avec une augmentation des réserves énergétiques stockées sous forme de triglycérides dans les adipocytes. La dépense énergétique est divisée en trois composantes : le métabolisme de base ou dépense énergétique de repos, la thermogenèse et l’activité physique.
Facteurs favorisants…
Des facteurs génétiques et environnementaux :
Sont impliqués dans la genèse de l’obésité. Il est admis que l’obésité est une maladie polygénique, à forte composante environnementale ; plus de 20 gènes de transmission autosomique ont été identifiés. En effet, on note 80% de risque d’obésité lorsque les deux parents sont obèses ; 40 % de risque si seulement un des parents est obèse et 10 % de risque si aucun des parents n’est obèse.
La race et l’ethnie :
Les facteurs environnementaux ont joué un rôle considérable dans l’augmentation de l’incidence de l’obésité au cours des 10 dernières années, car les seuls facteurs génétiques ne peuvent expliquer une évolution aussi rapide. Paradoxalement, les apports énergétiques ont diminué, ce qui suggère que l’augmentation de la sédentarité ou d’autres modifications du mode de vie sont en cause.
Des facteurs socio-économiques :
Le changement du mode de vie est aussi un facteur favorisant. Dans les pays développés, l’obésité est plus fréquente dans les classes sociales défavorisées et notamment chez les femmes. À l’inverse, l’obésité concerne plutôt les classes aisées dans les pays en voie de développement.
Des facteurs d’entretien :
La composition corporelle varie en fonction du sexe. Une femme présente une masse grasse plus importante qu’un homme de même poids et de même taille, soit respectivement 20 à 25% et 15 à 20% de la masse corporelle chez l’adulte jeune. Globalement, la prévalence de l’obésité tend à être plus importante chez la femme que chez l’homme dans la plupart des études.
L’âge :
L’augmentation de la prévalence de l’obésité semble encore plus nette chez les sujets jeunes que chez les adultes. Cependant, les index pondéraux augmentent avec l’âge dans les 2 sexes, mais proportionnellement de manière plus importante chez la femme et ce jusqu’à 60 ans. Après 60 ans, la prévalence de l’obésité diminue. La composition corporelle change aussi avec l’âge, avec une diminution de la masse maigre et une augmentation de la masse grasse. Le vieillissement affecte aussi la répartition du tissu adipeux, avec prédominance du tissu graisseux dans la partie supérieure du corps. Le stress et la composition du tissu adipeux joue aussi un rôle fondamental dans la survenue de l’obésité.
L’obésité est une maladie chronique évolutive. Les facteurs en cause dans le développement de l’obésité sont multiples et intriqués : densité calorique de l’alimentation, sédentarisation, facteurs psychologiques, rôle de l’hérédité, contexte socioéconomique. Le diagnostic est basé sur le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC = poids/taille2) l’obésité est associée à de nombreuses complications somatiques (respiratoires, mécaniques, cardiovasculaires, métaboliques) mais aussi psychologiques et sociales. L’obésité abdominale, estimée par une élévation du tour de taille, indique un risque accru de complications métaboliques (diabète de type 2) et cardiovasculaires. L’objectif de la prise en charge thérapeutique de l’obésité n’est pas seulement pondéral, mais vise la prévention, le traitement des complications et l’amélioration de la qualité de vie. Il s’agit d’une prise en charge à long terme.